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Domaine français Le Grand feu

janvier 2024 | Le Matricule des Anges n°249 | par Anne Kiesel

Léonor de Récondo est violoniste et écrivaine. Et il y a justement beaucoup de musique dans son dernier roman, Le Grand Feu. Elle avait écrit de très belles pages sur les dernières heures de son père, le sculpteur Félix de Récondo, le faisant dialoguer fictivement avec Hemingway (Manifesto, Sabine Wespieser, 2019). Dans la série « Ma nuit au musée » (chez Stock en 2020, La Leçon de ténèbres) elle avait raconté sa rencontre, nocturne et fiévreuse, imaginée avec le Greco, au sein du musée qui lui est dédié, à Tolède. Nous voici cette fois en Italie, à Venise, en 1699. Un bébé naît, le sixième enfant d’une famille de marchands de tissus. C’est une fille, Ilaria, dont nous suivrons le destin. Avec son style direct, sans fioriture ni commentaire, Léonor de Récondo fait vivre la Venise d’il y a trois siècles, fascinante, tout à la fois telle qu’on l’admire aujourd’hui et encore en construction. La fillette ne grandit pas dans sa famille, elle est placée à la Pietà, l’orphelinat qui jouxte l’église du même nom, où Vivaldi enseigna, faisant chanter les jeunes filles et leur apprenant le violon. C’est dur et humide, tendre et musical, solidaire parfois, triste aussi. Et passionné, contraint, enflammé, enfermé, libre passionnément, tout à la fois.
La fillette, puis la jeune fille vit pour la musique. « L’émotion la prend à la gorge. Antonio est concentré sur l’endroit précis où l’archet entre en contact avec la corde. Cet endroit à la fois délicat et puissant qui produit le son, détente du bras droit, vivacité de la main gauche, esprit et respiration à l’unisson. Antonio est un maître de cet équilibre si fragile. » La répétitrice de violon, Guillietta, quitte l’orphelinat pour prendre le voile. Devenir nonne, pour être plus libre ? Vivaldi décide que c’est désormais Ilaria qui jouera le violon de Guillietta. « Elle retourne le violon, regarde la table d’harmonie, approche son visage des cordes et souffle doucement à l’intérieur des ouïes. Son souffle résonne. Elle entend l’air qui s’infiltre comme dans un gros coquillage. (…) La respiration et les notes ne sont que du vent. »

Anne Kiesel

Le Grand feu
Léonor de Récondo
Grasset, 224 pages, 19,50

Le Matricule des Anges n°249 , janvier 2024.
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