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Domaine étranger Le Désastre de la maison des notables

septembre 2024 | Le Matricule des Anges n°256 | par Catherine Simon

Le Désastre de la maison des notables

Née en 1978 à Sousse, où elle vit et enseigne, l’universitaire Amira Ghenim n’en est pas à son coup d’essai : l’un de ses premiers romans, El Melef El Asfar, racontait déjà, en arabe, les affres d’une passion amoureuse, avec femme fatale et couple déchiré à la clé. Un motif analogue sert d’intrigue à son nouvel opus, Le Désastre de la maison des notables, édité en 2021 et dont les éditions Philippe Rey – et la poétesse algérienne Souad Labbize – ont assuré la traduction en français. Le livre a reçu, en 2021, le Comar d’or – prix littéraire le plus prestigieux de Tunisie.
Cette fois-ci, l’intrigue amoureuse est aussi le nerf de la guerre. Mais en plus compliqué. Qu’on en juge : Zbeida Rassaa, mariée à Mohsen Naifer, a-t-elle eu une liaison secrète avec le grand intellectuel Tahar Haddad, figure pionnière – bien réelle – de l’histoire tunisienne et du féminisme dans le monde arabo-musulman ? Que s’est-il passé, cette nuit de décembre 1935, qui a fait basculer dans le drame la vie de ces deux clans de la bourgeoisie tunisoise, l’un libéral et progressiste (les Rassaa) et l’autre d’un inoxydable conservatisme (les Naifer) ?
À chacun des personnages, un chapitre et un témoignage, sur la nuit fatale et ses suites. Plus que par son suspense, ce roman vaut par la période qu’il dépeint, le Tunis des années 1920 aux années 1950, principalement, et les coulisses souvent crues et peu ragoûtantes d’une société inégalitaire et misogyne. L’histoire de la Tunisie sert de toile de fond à ce récit à plusieurs voix, avec ses temps forts (la révolte du Jellaz, les émeutes du pain de 1984…) et ses célébrités, dont les noms émaillent le roman, Tahar Haddad en tête. Le Désastre… n’évoque qu’à la marge la révolution de janvier 2011 et ignore les grands noms du féminisme ou des combats démocratiques des années 1980 et 1990. Mais le côté « musée Grévin » de cette saga familiale, à l’écriture enlevée, en fait une belle découverte.

C.S.

Le Désastre de la maison des notables,
d’Amira Ghenim
Traduit de l’arabe (Tunisie) par Souad Labbize, Philippe Rey/Barzakh, 496 p., 24

Le Désastre de la maison des notables Par Catherine Simon
Le Matricule des Anges n°256 , septembre 2024.
LMDA papier n°256
7,30  / 8,30  (hors France)
LMDA PDF n°256
4,50