La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger Le Panopticum d’Andreï Sobol

octobre 2024 | Le Matricule des Anges n°257 | par Thierry Guinhut

Dépression personnelle ou effet de la tyrannie soviétique ? Le Russe Andreï Sobol (1888-1926) réussit, après deux tentatives, son suicide. En raison de sa foi idéaliste dans la passion révolutionnaire, il connut autant le bagne tsariste que la prison communiste, et se vit bafoué par le dogme du réalisme socialiste. Il sut néanmoins réussir un étonnant roman qui tient à la fois de la satire sociale que de la collection de portraits. Ce Panopticum voit en cette édition sa couverture joliment illustrée de silhouettes sérieuses et burlesques. Moins linéaire que kaléidoscopique, ce sont en effet des figures et des saynètes observées dans un incroyable cabinet de curiosités, par allusion au panoptique de Jeremy Bentham, qui permettait de surveiller tous les prisonniers à la fois.
Au cœur de la guerre civile, dans ce qui tient du cirque et du musée, pullulent des automates et des bustes de cire, comme celui de Marie-Antoinette, un lilliputien et un géant, une « femme au cœur à droite » et un « homme à la peau sur les os »… Plus subversif encore, parmi « la communauté des anarchistes-égocentristes », un grand-père rédige « une œuvre en cinq volumes intitulée L’Homme-Centre ». Parmi ce catalogue, l’intrigue découvre Anton, un amoureux contrarié. Il s’agit bien entendu d’imaginer un monde nouveau et meilleur, voire de « détruire la machine du monde » ; mais aussi de déjouer la police politique, la tristement célèbre Tcheka, alors que la milice menace de faire fermer le « panopticum ».
Par certains aspects, Andreï Sobol prolonge la tradition fantastique et ironique de son compatriote Gogol. L’on se doute qu’un tel pandémonium doux-amer ne pouvait passer en 1922 pour un opuscule à la gloire du prolétaire léniniste, puis du valeureux travailleur soviétique. C’est en fantaisiste rebelle indécrottable qu’Andreï Sobol nous plaît.

Thierry Guinhut

Le Panopticum, d’Andreï Sobol
Traduit du russe par Fanchon Deligne,
La Baconnière, 88 pages, 15

Le Panopticum d’Andreï Sobol Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°257 , octobre 2024.
LMDA papier n°257
7,30  / 8,30  (hors France)
LMDA PDF n°257
4,50