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Histoire littéraire Rude beau pays

mars 2025 | Le Matricule des Anges n°261 | par Éric Dussert

Vigneron, moi aussi

Installé depuis 1902 à Paris, le Suisse Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) y aura fait ses classes littéraires avant de réintégrer le pays de Vaud. Il habite avec sa femme et sa fille une maison de vigneron à Treytorrens. Sa nouvelle situation, loin de l’entraver, le trouve hyper-productif. Réinventant sans cesse sa phrase, il ne néglige rien de son environnement : « La Suisse n’est pas seulement, comme on le croit trop volontiers, un pays de hautes montagnes. Dans le sud de son territoire, au fond de la vallée du Rhône ou en bordure de ses lacs, elle expose en plein soleil des coins de terre déjà méridionaux où la vigne prospère. » En particulier sur la rive nord du lac Léman où se trouvent les hauts coteaux de Lavaux (photo). « Ça date des Romains », ajoute-t-il. Trois textes de 1918 et 1940 viennent rejoindre les nouvelles des Femmes dans les vignes (Zoé, 2021), « Vigneron, moi aussi », « Vignerons » et « L’Année vigneronne » qui participent de son observation des petites gens et de la nature, le composé qu’il usine avec la patience d’un joaillier.
Convaincu qu’on ne brutalise pas la nature sans en payer les pots cassés – il le clame nettement dès 1935 –, le « Vaudois universel » est capable d’envisager comme un esthète et comme un géologue ce terroir (en ses trois activités vigne, cave, commerce) depuis le sulfatage au sulfate de cuivre. « Ah, cochonnerie ! cochonnerie ! plein la bouche, les cheveux, les yeux ; on tousse vert, on crache vert, on pisse vert ; toute cette saleté qu’on avale par la bouche, qu’on respire avec le nez ; elle vous remplit l’estomac et on en a plein les poumons ; elle vous brûle vos habits, elle vous cuit le cuir de vos souliers. » Un inconvénient qui cause des maladies du foie, ou d’Alzheimer, mais n’empêche pas les succédanés de la « bouillie bordelaise » de convenir à plusieurs labels de vins bio ! Ah, c’est un « rude beau pays » que celui de la vigne, et c’est un rude bon écrivain que Charles Ferdinand Ramuz.

Éric Dussert

Vigneron, moi aussi, de Charles Ferdinand Ramuz
Préface de Noël Cordonier, La Guêpine, 64 pages, 16

Rude beau pays Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°261 , mars 2025.
LMDA PDF n°261
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