La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Avoir été
Huit ans après Les Années, Annie Ernaux revient sur son adolescence dans un magnifique récit, Mémoire de fille : une mémoire au féminin singulier qui cherche à contenir l’espace entre deux étés – à dire ce que c’est de devenir une femme et une écrivaine.
Il doit bien y avoir un jour où tout s’éclaire, se met en place, il n’y a plus qu’à marcher tranquille, tout droit, mariée, deux enfants, un métier pas trop minable, racontez vos rêves d’avenir, un sujet de rédaction, j’avais eu une bonne note. L’avenir, quand je vois toutes ces années à passer dans les bouquins, j’ai un grand creux dans la tête, toutes ces choses que je ne sais pas encore et...
Un auteur
Mémoire dérangée
Olivia Rosenthal revisite de drôles de classiques de notre cinémathèque mentale. Cette révision à la fois joueuse et angoissante est une nouvelle amorce pour explorer
un imaginaire collectif et des conceptions figées de l’identité. On la rencontre entre chien et loup vers la place de la République, au café des Parigots. Intéresser, s’amuser, essayer : ce sont les trois verbes qui reviennent dans les propos d’Olivia Rosenthal. Autrement dit, le goût du savoir et des nouveaux territoires à défricher par la fiction, le malin plaisir à dérouter ses lecteurs, l’expérimentation, toujours. Olivia Rosenthal, Toutes les...
un imaginaire collectif et des conceptions figées de l’identité. On la rencontre entre chien et loup vers la place de la République, au café des Parigots. Intéresser, s’amuser, essayer : ce sont les trois verbes qui reviennent dans les propos d’Olivia Rosenthal. Autrement dit, le goût du savoir et des nouveaux territoires à défricher par la fiction, le malin plaisir à dérouter ses lecteurs, l’expérimentation, toujours. Olivia Rosenthal, Toutes les...
Un auteur
Exercices de liberté
Deuxième volet cinématographique d’une fiction sur l’intime et le collectif.
Alien, un film féministe ? Les Oiseaux, un manifeste pour les familles recomposées ? Bambi, un dessin animé crypto-fasciste et Le Livre de la jungle, un hymne hippie douteux ? Olivia Rosenthal revisite en trois courts textes des genres mineurs qui ont un succès majeur, la science-fiction, le film de terreur et le dessin animé, à l’aide de propositions moins farfelues qu’elles n’en ont l’air...
Un auteur
Les formes du vivant
De l’aplomb, il en faut à Olivia Rosenthal pour persévérer sans faille dans l’œuvre si libre et singulière qu’elle mène. À la croisée des genres (récits, performances, essai, fiction, théâtre), cette exploratrice de nos fantasmes a l’art de prendre le lecteur aux tripes et au cerveau.
Les rats de Paris sont nos amis. » Nous sommes plongés dans une demi-obscurité. Face à nous, sur la gauche, une main manipule un boîtier de fils électriques d’où sortent d’étonnants sons ; à droite, Olivia Rosenthal braque sa torche sur les feuilles qu’elle est en train de lire. Au fond, un vaste écran blanc entouré d’un cadre noir de tableau tout droit sorti d’un dessin animé permet de faire...