Il serait ridicule de tenter de résumer Moviala sans se perdre dans l’immense toile d’araignée tissée par Serge Dounovetz. C’est une histoire improbable et délirante à base de snuff-movie, d’amour, de haine, de cinéphilie, de désespoir, de bas-fonds, de faux durs et de vrais imbéciles. Pas de temps mort dans cette narration. Le problème est ailleurs. L’auteur semble hésiter sans cesse entre le premier et le second degré ce qui fait que l’émulsion ne prend pas vraiment. Il ne fait pas l’économie de certaines lourdeurs de style : « Dans le cas présent, j’allais si mal que même les Marx Brothers dans Une Nuit à l’Opéra auraient eu du mal à m’arracher un sourire. » Le reste est souvent à l’avenant. On retrouve cette direction un peu pénible que prend une nouvelle génération d’auteurs, à savoir une sorte de mythification de la zone, glorification d’individus qui dans la réalité ne sont pas à la hauteur du piedestal où les porte cette sorte de littérature.
Le Dilettante
219 pages, 99 FF
Domaine français Moviala
décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°10
| par
Alex Besnainou
Un livre
Moviala
Par
Alex Besnainou
Le Matricule des Anges n°10
, décembre 1994.