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Dossier Jean-Claude Pirotte
Jean-Claude Pirotte : la parole buissonnière

mars 1995 | Le Matricule des Anges n°11 | par Philippe Savary

Enfant, il rêvait d’être mousse. Adulte, il s’est embarqué dans des chemins de traverse pour éprouver sa liberté. De cette existence, par monts et par vaux, Jean-Claude Pirotte a composé un paysage littéraire intime et mélodieux. Plis perdus, dernière livraison d’un buveur d’histoires.

Ce jour-là, il faisait beau. La Charente avait décidé de rester sagement dans son lit alors qu’une partie de la France s’occupait à écoper. Dans ce café-tabac de la place Victor-Hugo à Angoulême, la presse locale annonçait, avec photo à l’appui, l’exil de dizaines de milliers de foyers hollandais contraints de fuir la montée des eaux. Le savait-il ? Il était convenu que nous nous retrouverions chez lui, rue des Remberges, une petite masure aux murs tendres qu’on dirait construite à la hâte. L’endroit est simple : pas de couloir. L’entrée qui n’autorise pas les grands, débouche sur une minuscule cuisine, lieu de passage, mais aussi lieu d’épanchement.
Jean-Claude Pirotte vit ici depuis 1989, où il partage son temps entre l’écriture et la peinture. Quelques rangées de livres entassés de guingois sur l’étagère de la cuisine esquissent un paysage familier. On peut y voir essentiellement des ouvrages d’art, mais également les dernières parutions de la collection Latitudes des éditions La Différence - il collabore au bulletin Lire le Portugal - et celles des éditions La Table Ronde où il fait office, depuis deux ans, de conseiller littéraire. Par mesure de prudence, on nous avait conseillés de choisir un horaire pas trop matinal. Il paraît que la nuit porte conseil à ceux qui écrivent. A Pirotte, plus qu’à d’autres sûrement. La nuit, omniprésente dans tous ses livres, fait office de cataplasme, elle lave les jours de leur malsaine réalité, et aide comme l’alcool à abolir quelque fois les frontières. C’est durant ce moment privilégié « où la rue des Remberges(…) s’éveille rugueusement au cliquetis lointain de la benne des éboueurs » qu’il exhume ses petites histoires effilochées, faites de bric et de broc, accrochées aux lambeaux de souvenirs ensevelis - voix sourde pour un seul acteur - dans lesquelles il dit ses amours littéraires, ses peines perdues, sa vaine inutilité et sa jubilation à se mettre en mot. Jean-Claude Pirotte écrit pour se désintoxiquer comme d’autres le feraient pour s’enivrer. Promeneur impénitent, l’âme et le corps vagabonds, Pirotte cherche la complicité dans la combe, la fange, la langue, la fuite. Il sait que les merveilles du monde sont à portée de mains et de cœur. Mais comment les saisir ? S’il se réjouit d’arpenter des terres grillées par le feu, c’est pour mieux dénicher le premier chant d’un oiseau. C’est pour cette raison peut-être que ses textes - ainsi rassemblés, on pourrait distinguer sûrement le corps gracile d’un enfant sans visage - étranglent tant le cou du lecteur.
Après avoir avalé une soupe aux légumes à 14 heures, nous nous retrouvons dans l’ambiance quiète d’un café du plateau. Entre quelques bouteilles de côte de Blaye et quelques digressions salutaires, l’auteur de Fond de cale affiche une amicale décontraction. Avec sa tête de chemineau et son grand corps emprunté, Jean-Claude Pirotte adore parler, même s’il avoue que finalement rien n’est intéressant. Fausse pudeur d’un éternel joueur...

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