Couronnée en 1991 par le prix Akutawaga pour Ninshin Karenda, Yôko Ogawa nous offre avec La Piscine un de ces romans intimistes qui s’accordent si bien aux tourments de l’adolescence : la jeune narratrice mène une vie sans joie dans l’orphelinat que dirigent ses parents, « monotonie écœurante » un instant oubliée auprès d’un « éphèbe » dont elle admire en secret les plongeons, ou d’une petite fille contre laquelle elle exerce sa « cruauté jusqu’à satiété »…
Hésitant entre la pureté et la perversion, l’innocence et la spéculation, l’adolescence se fige en ces pages dans ses indécisions douloureuses comme dans son impuissance à donner sens à la vie. Roman du trouble et de l’égarement - « j’avais l’impression que les mots les plus simples prenaient dans sa bouche une profondeur insoupçonnée » - La Piscine impose une écriture où la ténuité, la pudeur, le silence, en disent plus que les mots.
Actes Sud
Traduit du japonais par
Rose-Marie Makino-Fayolle
71 pages, 50 FF
Domaine étranger La Piscine
juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12
| par
Didier Garcia
Un livre
La Piscine
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°12
, juin 1995.