La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Les spires d’aire d’Helder

juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12 | par Emmanuel Laugier

Les Sceaux et autres sceaux

Autres Sceaux

Alors que le Portugal s’apprêtait, il y a quelques mois, à décerner au poète Herberto Helder l’un de ses prix les plus prestigieux, le prix Fernando-Pessoa, celui-ci, du haut de ses soixante cinq ans, refusa tout simplement l’honneur et ses 7 millions d’escudos. C’est la seule chose que l’on sut les mois derniers d’Helder dans les entrefilets des journaux, en sus de l’avis de publication aux éditions Lettres vives de son dernier recueil : Les Sceaux suivi de Autres Sceaux. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, Herberto Helder est quasiment inconnu en France, malgré la traduction de quatre de ses livres, des poèmes -La Cuiller dans la bouche (La Différence), Science ultime (Lettres vives), et L’Amour en visite (Babel)- et une prose, Les Pas en rond (Arléa). Helder est une figure emblématique de la poésie contemporaine portugaise,Il ne peut être associé exclusivement aux différents courants de créations de son pays : ni surréaliste, mais surréalisant. N’ayant jamais appartenu directement dans les années 50 au groupe de la Table ronde dont l’orientation, donnée par David Mourao Ferreira et Alberto de la Cerda fut de retourner à la tradition lyrique et à la « revalorisation du mythe », mais outrageusement lyrique, très attentif aux fables, mystique aussi, Herberto Helder a pris par ci par là ce qui allait constituer véritablement son travail sur la langue. Aucun mysticisme à faire bailler un prêtre, le ton des premières pages des Sceaux le fait vite sentir : ces poèmes sont d’un baroque monstrueux, inscrits dans un projet métaphysique, tragiques en ce qu’ils prennent acte de la « mort de Dieu », donc de l’impossibilité de la transcendance, donc d’un salut possible. Toutefois, comme un bouc qui charge mille fois devant un mur, c’est dans un rapport au corps, à la terre matricielle, qu’Helder le Dionysiaque entend retrouver et faire resurgir des mots, un sens face à la parole absente du Dieu : « Désentrailler la rose », dit-il, « Car tout est chant de louange dans la vie/inspirée, oui tout »

Les Sceaux et Autres Sceaux
Herberto Helder

Traduit du portugais par
L. Lourenço et M.-A. Graff
Lettres vives
55 pages, 79 FF

Les spires d’aire d’Helder Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°12 , juin 1995.