Maîtresse d’esthètes est un roman plaisant publié en 1897 par Willy, le mari de Colette qui n’en était pas tout à fait l’auteur. L’universitaire Jean-Paul Goujon à qui l’on doit la présente édition a pu démontrer qu’il s’agissait d’un travail de collaboration auquel Jean de Tinan (1874-1898), l’auteur de Penses-tu réussir ?, avait apporté tout son talent.
Roman à clefs où l’on reconnaît quelques artistes symbolistes, Maîtresse d’esthètes est aussi une comédie de mœurs joyeuse. Elle fait la relation des carnages d’une belle égérie au prénom wagnérien, Ysolde, qui éprise d’Art et de Beauté, vampirise un sculpteur épuisé : « je suis la destructrive sorcière, la goule qui suce le sang des artistes, la stryge irrassasiable. (…) Ce que je veux, Moi, c’est qu’ils fassent avec ma Beauté de belle œuvres ».
Pleine d’ironie, cette tranche de vie moque les poses d’esthète et le cortège des précieuses ridicules qui confondent l’art et les manières.
Champ Vallon
208 pages, 98 FF
Histoire littéraire Maîtresse d’esthètes
novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14
| par
Éric Dussert
Un livre
Maîtresse d’esthètes
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°14
, novembre 1995.