S’il faut lire dans Les Marches du Sacré-Cœur une quête autobiographique, sans doute pourrait-elle être ainsi présentée : retrouver dans des lieux de Paris quelques fragments du passé.
En arpentant la rue du Faubourg-St-Martin, les abords de la place de l’Étoile, non loin de sa chambre de la rue Lauriston, Martin Melkonian renoue avec les territoires de son enfance, ressuscite le Lux de la rue Lafayette où il avait assisté à la projection de Mein Kampf. Plus loin, à quelques mètres du lycée Colbert, il pénètre dans la librairie-papeterie des Lemercier, là où son « enfance s’achève » et où il « demande aux mots de prendre le relais de l’accompagnement ». Ailleurs, ce sont des êtres qui surgissent à un balcon de la mémoire : « la dame d’en face », sur laquelle glisse l’ombre de L’Idiot…
Malgré quelques évocations poétiques et le spectre du génocide des Arméniens, cette confession paraît trop souvent gratuite pour vraiment retenir. Des pages qui n’enchantent pas plus qu’elles ne lassent, mais qui s’oublient sitôt lues.
Le Bois d’Orion
(L’Orée de l’Isle, 84 800
L’Isle-sur-la-Sorgue)
83 pages, 85 FF
Domaine français Les Marches du Sacré-coeur
novembre 1995 | Le Matricule des Anges n°14
| par
Didier Garcia
Un livre
Les Marches du Sacré-coeur
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°14
, novembre 1995.