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Dossier Régine Detambel
« Je veux juste défendre une émotion »

septembre 1996 | Le Matricule des Anges n°17 | par Philippe Savary

Erri De Luca écrit dans le sillon des vies douloureuses qui l’ont précédé. Il n’est ni chroniqueur, ni essayiste. « En Hôte embarrassé » de ce siècle de fracas, il n’en a retenu que « des signes ». La Bible, le yiddish, la langue italienne, la littérature, le métier d’ouvrier : quelques repères d’un homme à la recherche de ses origines.

Erri De Luca est un écrivain au profil peu ordinaire. Il ne participe pas aux mondanités, remises de médailles, ni ne foule les plateaux de télévision, pourtant si accueillants en Italie. En accord avec son éditeur, il ne souhaite pas non plus s’aligner dans la course aux prix. Peut-être juge-t-il son entrée en littérature un peu tardive, lui recommandant quelque discrétion. La vente de chacun de ses titres atteint néanmoins les vingt mille exemplaires dans la péninsule. Une belle audience qui le laisse presque songeur. Ainsi, est-il tout surpris qu’on vienne lui rendre visite, chez lui, le soumettre à la question. « Je suis trop pris au sérieux. Tout cela est disproportionné. Je n’écris rien. Ce ne sont que des notes », dit-il sans malice, l’œil presque furieux. Dans Rez-de-chaussée, un texte s’intitule « Questions ». Il s’adresse au journaliste. « On interroge celui qui écrit des livres car on lui concède le privilège d’une certaine sagesse », note-t-il. « D’habitude, il en est ainsi et les interviews des écrivains pullulent de réponses profondes. Ce n’est pas mon cas, à leur place se présentent des improvisations dominées par un marasme acoustique de voix intérieures : des bruits obscènes même, des claquements de trictrac, des sifflements de vendeur de taralli et de cacahuètes, des marmites de sauce qui bouillottent doucement, des grands-pères à roulettes (…) L’invité venu avec son cahier note la salade mixte des réponses. Il demande si elle est le fruit de solitude. Comment est-il possible de parler de ce tapage : c’est au contraire une multitude. » Erri De Luca s’est prêté à l’exercice avec une extrême cordialité, dans un français parfait, au léger goût de safran. Voici donc cette « salade » servie dans un premier temps à l’ombre d’un amandier.

Votre travail d’écrivain est marqué par l’histoire douloureuse de ce siècle. À quoi sert l’écriture, à préserver cette mémoire ou à mieux l’oublier ?
Je ne me sens pas le rang de faire cette distinction. C’est une question centrale pour tout écrivain engagé. Moi, je suis quelqu’un qui écrit seulement des récits, des histoires personnelles. Mes livres sont des lettres que j’envoie. La librairie serait une sorte de poste restante. Lorsque je parle du travail dans la tranchée, je transmets au lecteur l’œil de l’ouvrier dans ce trou, le détail de ce désespoir de bête. Écrire des histoires, ce n’est pas substituer la vie, c’est transmettre le bout d’une émotion commune. Je veux seulement sauver un morceau de cet inutilisable pour éviter le gaspillage. L’histoire, c’est seulement la confection qui sert à garder quelques restes insignifiants, comme la surprise dans un œuf de Pâques. En tout cas, je suis très favorable à l’oubli. Je donne la perte pour sûre. Cet été, ce fut le vingtième anniversaire de la dissolution de Lotta Continua. Une belle date à oublier.
Votre génération a été confrontée, malgré tout, à de nouvelles responsabilités.
Toutes les générations ont vécu...

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