La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Deux huis clos

juillet 1997 | Le Matricule des Anges n°20 | par Emmanuel Laugier

Les Poètes (Vestiaire)

Les Poètes (Vestiaire) et L’Assiette ne semble rien partager de commun. Le premier est une chronique burlesque et exhaustive des coulisses des lectures publiques de poésie, le second un livre de quarante poèmes où il est question d’entretiens privés, de fonds d’assiettes dans lesquelles se mirer. Pourtant, à y regarder de plus près, si l’un peut servir de manuel savant et de guide du jeune poète à la recherche de prestations en tout genre, et l’autre s’amuse à jeter l’eau du bain avec l’eau de la vaisselle, en provoquant des situations incongrues au beau milieu de situations sans relief, on ira de l’un à l’autre en reconnaissant les mêmes marques d’humour décalé, les mêmes inventions, du prête-noms aux jeux de mots, et une même attention aux ambiances de huis-clos. Les Poètes (Vestiaire) décrit le sérail de l’organisation d’une lecture de poésie, depuis l’invitation du poète à son transport, pour revenir à l’événement de la lecture elle-même ; L’Assiette est un panorama enchantée et scabreux de tout ce qui peut se passer dans la sphère privée d’un repas, d’une discussion, d’une partouze. Assiettes creuses ou plates, à bords évasés, à liserés or, rondes ou ovales, miroir de l’âme, surface à partir de laquelle s’échapper et fuir les bavardages, on est face à son assiette pour retrouver la sienne propre : autour de nous le monde est si bruyant que Komsisoudin, personnage fictif de ces pages, se demande comment il va pouvoir échapper au « HI HAN ! HI HAN » de « la fameuse rousse ». L’Assiette a également cela de commun avec Les Poètes (Vestiaire) : le sujet cherche à s’épuiser par de joyeux pieds de nez, grotesques ou ironiques. Ainsi, s’il est recommandé aux poètes de ne pas oublier leur babouche ou leur calumet, histoire de ne pas arriver sans un remarquable apparat, autour d’une assiette on ne sait plus à quelles scènes se vouer : « Qui sait (en effet)comment s’arrête la main/comment elle demeure suspendue », ou encore si « C’est l’assiette qui tourne la bobine/Allonge gélatine et prises de vues/(si) c’est elle qui fabrique la bobine/ses archives l’obscurité de sa boite ».
Jean-Jacques Viton a écrit, avec ces deux livres, les mots d’un cirque dans lequel on n’aura pas de mal à se retrouver. Vers ou prose, les saynètes qui défilent, étonnament déplacées, se reconnaissent d’elles-mêmes et n’excluent pas le lecteur. Essayiste à nez rouge et poète persifleur de vers blagueurs, Viton Komsisoudin la poésie était devenue saoule.

Emmanuel Laugier

Jean-Jacques Viton
L’Assiette
P.O.L, 111 pages, 140 FF
Les Poètes (Vestiaire)
Édition Fourbis, 136 pages, 98 FF

Deux huis clos Par Emmanuel Laugier
Le Matricule des Anges n°20 , juillet 1997.
LMDA PDF n°20
4,00