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Dossier Jean-Pierre Abraham
Le guetteur de feux

juin 1998 | Le Matricule des Anges n°23 | par Philippe Savary

Gardien de phare ou promeneur, Jean-Pierre Abraham pourchasse ses rêves à l’air libre. Réédition de ses deux premiers livres, hors du temps.

Le Vent est aujourd’hui réédité, quarante-deux ans après sa publication dans la revue Écrire (Seuil). Pour saluer cette renaissance, Le Vent nouveau est augmenté d’un court texte intitulé Cette nuit-là (1) dans lequel l’auteur rend hommage à André Dhôtel et explique ses premiers pas d’écrivain. C’était en 1955. Rentrant en Bretagne, le jeune étudiant parisien découvre La Chronique fabuleuse, dans une micheline. Un enchantement : derrière la vitre, la campagne qui défile prend une autre dimension, dhôtelienne, lumineuse et fantastique. Autant une révélation qu’une libération. La nuit suivante et d’un coup de crayon il rédige Le Vent, avec la ferveur de ses 19 ans, promenade à travers les paysages morbihanais, près de La Trinité-sur-Mer, un petit coin où son père naviguait.
« Avec le recul, la seule chose dont je sois content dans ce récit, c’est mon premier personnage, ce facteur qui balance son képi en l’air, explique Jean-Pierre Abraham. Ce qui est aberrant puisque je n’ai jamais vu ça. Une image emblématique. » Pour tout dire, Abraham parle de flânerie « un peu laborieuse ». On ne le suivra pas forcément. Ce premier essai inaugure plutôt brillamment le motif des livres à venir : une écriture limpide et précise qui n’a d’objet que de montrer ce que l’œil voit et le cœur pressent. L’attention portée à la nature, la manière dont le vent modifie le paysage, l’incertitude de l’attente (« Je guetterai sans cesse. Je ne sais pas ce qui arrivera. ») relèvent déjà d’un engagement solennel. Abraham formule ses vœux. De cette promenade contemplative entre les bouquets de pins, les dunes, l’avoine sauvage et les haies de tamaris, il revient les bras chargés de trésors, comme après une chasse merveilleuse. Abraham fait l’apprentissage de l’espace et de la durée, avec le sentiment que toute sa vie s’organisera autour de ces repères : « Il faudra apprendre à poser son regard sur les différentes distances de l’horizon et rester immobile pendant des heures. » L’écrivain apprivoise la solitude, éveille ses sens, goûte le silence comme une nourriture céleste, émerveillé que « le sable très fin » puisse étouffer « les bruits ». Déjà l’humanité est effacée, elle apparaît de dos, de profil, de loin, se manifeste seulement par la voix. « J’ai choisi mon heure afin de ne rencontrer personne. » Et cette absence autorise les plus belles résonances, les plus belles vibrations.
Cette quête de l’immobilité, on la retrouve magnifiée dans Armen, écrit en 1967, un récit pur comme le cristal qui évoque les deux années qu’Abraham a passées dans ce phare, au large de l’île de Sein, à guider les bateaux par les feux et la corne de brume. Un livre discret que l’on se passe entre amis, depuis plus de trente ans, comme un précieux viatique. Un livre de noctambule aux pages délavées par l’écume des nuits. Un livre sur l’étirement et le resserrement, cette « pensée des heures » qui permet d’ « atteindre, sans éclat, mais sûrement, le bout des mauvais jours ». Ce...

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