L’originalité du cinquième roman de Sylvie Cohen est de noyer l’intrigue dans un magma de culpabilité et de sentiments troubles qui fait passer au premier plan la lente évolution intérieure de ses personnages. On remonte pour chacun aux antécédents familiaux qui font que…, et on suit pas à pas l’histoire d’une catastrophe annoncée avec des changements réguliers de point de vue, comme pour faire avancer malgré tout le récit dans une jungle cérébrale particulièrement épaisse et impénétrable. L’histoire de Jack, prêtre défroqué et alcoolique, de sa sœur Jenny, figure féminine électrique, de Harry, suprême paumé, et du témoin presque neutre Max, s’achemine ainsi vers la seule issue possible. Cette originalité étant posée, on aurait malgré tout aimé, en cours de route, sortir d’un fatras psychanalytique de base et d’une certaine confusion narrative mais on n’y parvient malheureusement que dans les dernières pages surprenantes de clarté. Un peu trop tard.
Baleine (canaille/revolver)
235 pages, 49FF
Poches Reno, nevada
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Christophe Dabitch
Un livre
Reno, nevada
Par
Christophe Dabitch
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.