Paru dans la revue Bifur en 1930, puis chez Fata Morgana en 1966, Monsieur Morphée, empoisonneur public était depuis longtemps épuisé. Réédité avec une préface de Cédric Demangeot, ce texte qu’on pourrait qualifier d’éloge des stupéfiants permet de mesurer une fois de plus l’originalité d’un auteur plus souvent cité pour la revue Le Grand Jeu qu’il dirigea dans les années trente avec René Daumal que pour son œuvre littéraire propre. Bien plus que vanter la défonce de manière désabusée, Roger Gilbert-Lecomte célèbre les stupéfiants comme manière d’accéder à un autre stade de perception dans des « cités d’Europe moribondes ». Inventé pour les besoins de la cause, Monsieur Morphée démontre que « pour un certain nombre d’individus, les drogues sont des nécessités inéluctables ». Entre la douleur sublimée et une autre conscience, c’est une aristocratie de la drogue qui est présentée dans ces pages dont la nature provocante n’a pas perdu une ride.
Fata Morgana
64 pages, 63 FF
Histoire littéraire Monsieur Morphée, empoisonneur public
mai 1999 | Le Matricule des Anges n°26
| par
Marc Blanchet
Un livre
Monsieur Morphée, empoisonneur public
Par
Marc Blanchet
Le Matricule des Anges n°26
, mai 1999.