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Domaine français Roman triste

janvier 2000 | Le Matricule des Anges n°29 | par Gilles Magniont

À lire Warum, on saisit vite ce que Pierre Bourgeade a refusé d’écrire : une intrigue linéaire, une morale convenable, un roman qui s’affiche clairement comme tel. Il y aura donc ici du sexe très cru -mieux encore : de « l’obscène »-, l’entrelacement compliqué de diverses historiettes, et les métamorphoses d’une première personne incertaine (je, il, Pierre). Autant dire que l’œuvre évolue dans les eaux tièdes, parfois glauques, de l’autofiction.
Le hic, c’est que cette modernité générique ne recule pas forcément les frontières du dicible. Distingués érotomanes sur le retour, étudiantes complaisantes mais lointaines, noblesse fin de siècle batifolant dans une orgie de poncifs, religieuse défroquée recherchant l’absolu dans la prostitution, énièmes développements sur l’usure du sexe masculin…. Rien de très neuf pour dire le mystère de la vie (Warum ? répétait sans fin une étudiante allemande) et la nécessité cruelle de la jouissance (Pierre aimait à trousser l’étudiante). Le livre tombe même des mains lorsque le narrateur, entre un colloque sur l’érotisme et un rendez-vous avec l’avant-garde des théâtreux new-yorkais, se la joue tour à tour S.A.S. libertaire et théoricien hard de la littérature : « C’était l’heure du thé, elle se roulait un joint. (…) Elle portait une sorte de grande robe nègre, en coton blanc, et j’étais nu, assis sur un tas de vieux journaux » ; « La nature du roman, c’est l’absence. La nature du roman fuit sans doute l’esprit de celui qui écrit le roman comme la femme sous ses doigts, comme le mot qu’on ne peut réussir à trouver ».
Clichés vaguement seventies, assertions convenues, un peu de tout, pas du tout convaincant, pas franchement honteux : tristounet.

Warum
Pierre Bourgeade

Tristram
235 pages, 100 FF

Roman triste Par Gilles Magniont
Le Matricule des Anges n°29 , janvier 2000.