Marie-Madeleine. Un prénom à siroter de l’infusion tiède en s’encanaillant, lors de rares après-midi de frivolités, aux récits des roucoulades amoureuses de Thérèse, une amie de théière. Marie-Madeleine aux désirs bridés, à la quarantaine confuse, au corps chaque soir soigneusement replié dans le lit conjugal partagé avec Achille le notaire ; mais Marie-Madeleine toute prête encore à subir l’esclandre du désir. Et puis Fleur. Un prénom à boire jusqu’à plus soif, en toutes saisons, à toute heure. Fleur aux timides attirances, à l’adolescence fluette.
Marie-Madeleine, la mère, et Fleur, la fille, dissimulent leurs pulsions dans la morosité d’un pavillon familial soudain perturbé par l’irruption d’un invité, un médecin accueilli à demeure. Durant dix jours de renaissance, l’une et l’autre accrochent leurs envies secrètes à ce prétexte d’homme -un être banal, sans saveur. Dans un texte à l’écriture retenue, Julien Bouissoux, 26 ans, scrute avec acuité l’éveil (Fleur) et le réveil (Marie-Madeleine) des sentiments.
Fruit rouge
Julien Bouissoux
Éditions du Rouergue
168 pages, 10,5 € (68,87 FF)
Premiers romans Fruit rouge
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Pascal Paillardet
Un livre
Fruit rouge
Par
Pascal Paillardet
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.