Timothy Findley et Bill Whitehead, son compagnon, la trentaine venue, décident d’abandonner leurs carrières d’acteurs de théâtre pour se consacrer à l’écriture. Le premier devient l’un des plus grands romanciers canadiens tandis que le second fait carrière dans l’écriture de scénarios de documentaires. Le Verger de pierres raconte leur arrivée puis ce que fut leur vie quotidienne à Stone Orchard, propriété de campagne où Findley a écrit un grand nombre de ses romans.
Dans Le Verger de pierres, l’écrivain canadien s’affranchit de façon originale de la tentation autobiographique, car au fond, il ne permet jamais au lecteur d’accéder à son intimité et parle peu de son travail d’écriture. Les signes ou les ponts qui mènent à ses romans sont rares, même si Findley écrit : « Les murs de cette maison ont été témoins de presque toute mon activité d’écrivain. »
Il s’agit plutôt de partager le quotidien d’un couple de citadins qui a inventé, en trente ans, son art de vivre à la campagne. On est loin de trouver la force d’évocation présente dans les romans de Findley (cf. MdA No34). Les recettes de cuisine voisinent ici avec l’évocation des amis de passage, des animaux de compagnie qui ont partagé la vie du couple.
Le sens de l’observation de l’auteur ainsi que sa fascination pour la part de magie et les signes qui jalonnent l’existence donnent son sens à un texte très empreint de nostalgie. Ceux qui ne seraient pas encore familiers de l’oeuvre du Canadien iront plutôt voir du côté du Chasseur de têtes ou de La Fille de l’homme au piano, récemment édités en format de poche (Folio).
Le Verger de pierres
Timothy Findley
Traduit de l’anglais (canadien)
par Nésida Loyer
Le Serpent à plumes
224 pages, 19 € (124,63 FF)
Domaine étranger À la campagne
mars 2002 | Le Matricule des Anges n°38
| par
Benoît Broyart
Un livre
À la campagne
Par
Benoît Broyart
Le Matricule des Anges n°38
, mars 2002.