Lee Hall est né en 1967 à Newcastle-upon-Lyne. Il a reçu plusieurs prix pour ses pièces radiophoniques. Scénariste du film Billy Elliot, il vit aujourd’hui à Hollywood. Billy Elliot est ce film truffé de bons sentiments où le jeune héros, de famille très modeste, va devoir se battre contre son propre père pour faire accepter son rêve : devenir danseur. Dans La Cuisine d’Elvis, tout se passe dans la maison de Jill, une jeune fille de 14 ans qui adore cuisiner. Son père, Dad, est paralysé suite à un accident de voiture. Sa mère, Mam, décide de ne pas arrêter de vivre pour autant et impose son amant, beaucoup plus jeune qu’elle, à la maison. L’amant en question, Stuart, plutôt sexy, est superviseur de gâteaux pour Marks & Spencer. Il faut ajouter, pour compléter le tableau, que le père, avant son accident, avait troqué son emploi d’expert géomètre pour revêtir chaque soir le costume d’Elvis Presley, son idole. En résumé, tout tourne autour du sexe, de la bouffe, de la mort, du bonheur et d’Elvis Presley. Les dialogues sont saignants. Les personnages sont assez cruels les uns avec les autres et se disent des vacheries comme mots d’amour. Et surtout, les situations sont provocatrices juste ce qu’il faut. Ainsi, Stuart, l’amant de la mère, va devenir celui de la fille pour finir par masturber le père, une marque pour lui de profond respect. Tout ceci se déroule allégrement, sans en fait laisser de trace en profondeur. Une provocation de superficie au bout du compte, assez lisse, qui laisse le lecteur assez détaché de ce qu’il lit.
La Cuisine d’Elvis
Lee Hall
Traduit de l’anglais par Frédérique Revuz et Louis-Charles Sirjacq
L’Arche
88 pages, 9,50 euros
Théâtre Elvis à la sauce ménagère
juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39
| par
Laurence Cazaux
Un livre
Elvis à la sauce ménagère
Par
Laurence Cazaux
Le Matricule des Anges n°39
, juin 2002.