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Domaine français Faux et usage de faux

juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39 | par Éric Dussert

Dire, ne pas trop en dire ou s’ouvrir tout à fait sont les trois bornes entre lesquelles Jean-Benoît Puech a fixé son Voyage sentimental. Concrètement, cet étrange petit livre effectue un périple paradoxal entre Nice, Lyon, la campagne russe et les rives du lac Léman. Paradoxal car il s’agit d’un court trajet si l’on considère la topographie, d’une épopée si l’on évoque l’imagination et la mémoire. Spécialiste de la légende biographique, des bibliothèques imaginaires et autres supercheries, Puech donne une nouvelle édition de son « pseudo-roman » de 1986 (Fata Morgana) qui sonne comme un rappel de l’éminente tension que subit l’« auteur ».
Le Voyage sentimental se compose en effet d’une triple tentative de verbalisation d’une expérience sentimentale qui eut lieu -ou non- lorsque son « pseudo-auteur » loua un minibus pour récupérer des meubles de famille dans une propriété délaissée. Il est avec Pauline, sa compagne, qui souhaite rencontrer le père qu’elle n’a jamais vu dans un hôpital des environs de Lyon et dont la chronique familiale a fait un être à part, ou tout à fait héroïque ou petitement crapuleux. À cause de lui, notamment, la tension entre la parole et son intention, entre l’énonciation et la fiction elle-même apparaît dès le quatrième chapitre lorsque le narrateur renonce à en dire plus. Son récit lui « apparaît désormais comme une fiction écrite dans une langue morte. (…) Je n’y entends pas ma voix. » Dès lors, il troque sa leçon première pour un raccourci plus saisissant et autrement informatif de l’aventure, évitant sa « propre propension à faire des phrases ». Pourtant, l’écrivain -lequel ?- atteste dans la postface de son échec : « Si Voyage sentimental ne me satisfait pas, (c’est aussi) parce que je n’y ai pas dit ce que je voulais. » Pelée comme un oignon, la part la plus intime du récit apparaît enfin… Peut-être.

Voyage sentimental
Jean-Benoit Puech
Farrago/ Léo Scheer
104 pages, 14 euros

Faux et usage de faux Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°39 , juin 2002.