La parution imminente d’une biographie et de Mille lettres inédites de Pierre Louÿs établies par J.-P. Goujon suggère de lire enfin cet auteur fameux (Aphrodite). L’occasion, la voici : Pervigilium mortis, un texte dédié à sa maîtresse perdue Marie de Régnier (MdA 29) mis en album et illustré par Marianne Clouzot. Ce poème d’amour est, si l’on en croit les aficionados du beau Pierre, l’un des plus beaux qui soient, lyrique et déchiré : « Ta voix, c’est le soupir d’une enfance perdue./ C’est ta fragilité qui vibre de mourir. » Jusqu’au catafalque, cris, pleurs et caresses se succèdent : « Sur mon être au linceul, déjà presque enterré,/ Les orgues rugiront du ciel : Dies Irae !/ Et les fleurs de mon lit me suivront sur la tombe.// Non ! Pas encor ! Ce soir nous exalte en sursaut/ (…) Nos deux corps, nos deux coeurs, nos deux bouches ensemble !/ Ah ! je vis !… Tout est chaud ! Tout est chaud ! Tout est chaud ! » L’érudit et érotomane Pierre Louÿs fut un être vibrant.
Pervigilium mortis
Pierre Louÿs
Finitude
(10, rue des Bahutiers 33000 Bordeaux)
36 pages, 37 euros
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Histoire littéraire Pervigilium mortis
juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39
| par
Éric Dussert
Pervigilium mortis
Par
Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°39
, juin 2002.