Apparemment, la poésie de Bobillot s’arrête là où commence le goût. Sous une couv’ très jolie, un ramassis de truismes à prendre comme poème précède une éructation informe, que suit la répétition absurde de quatre mots. Déjà moitié du livre, et cinquante tirets décident de ponctuer un autre charabia, en anglais. Courage, voici les deux tiers : sur huit pages, Bobillot en interview, explique sa « poétique ». Le massacre est fini ? Non, miracle, il reprend sur CD. Musique classique, berceuse, cloches, speakerine d’aéroport, voix en allemand (sehr schön), et voix (celle-là pas indispensable) de « Bob », éjaculant son travail de la langue. Poésie sonore ? Non, sous-culture du ghetto, d’une pauvreté assommante. Le pire, c’est qu’on en voudrait, d’une poésie sonore, même low-fi, même pauvre en moyens (voir le site web T.A.P.I.N.), mais franchement, on ne se contentera pas de braillements bruités avec effets d’écho ringards sous MusicMaker 1 pour Windows 3.0. On tient donc à saluer la tentative comme elle le mérite : Salut, tentative.
Le Massacre du printemps
Jean-Pierre Bobillot
Derrière la salle de bains
30 pages, 8 € (+ CD)
Poésie Le Massacre du printemps
janvier 2003 | Le Matricule des Anges n°42
| par
Ludovic Bablon
Un livre
Le Massacre du printemps
Par
Ludovic Bablon
Le Matricule des Anges n°42
, janvier 2003.