Edit, sœur de l’Armée du salut, agonise en ce soir de la Saint Sylvestre. Elle a contracté la tuberculose en soignant David Holm, un ivrogne impénitent. Cette même nuit, dans un jardin glacé, après une beuverie, l’homme tombe raide mort : le récit prend des allures de conte noir. David doit conduire la calèche de la mort et armé d’une faux, il devient le second, contraint et forcé, de la redoutable fossoyeuse : l’occasion de multiples dénouements plus terrifiants les uns que les autres. Le lecteur pénètre ainsi un univers âpre et froid où toute réalisation et maîtrise de soi ne résistent pas à la dureté de l’environnement ; puis, peu à peu, découvre la sérénité et l’ humanisme qui ont fait la notoriété de l’auteur du Merveilleux voyage de Nils Holgersson (prix Nobel 1909). Nous apprendrons toutefois que le salut ne passe que par la soumission et l’acceptation de notre sort. Ce récit, beau et cruel, nous laisse avec cette prière, à méditer : « Mon Dieu puisse mon âme arriver à maturité avant qu’elle ne soit moissonnée. »
Le Cocher
Selma Lagerlöf
Traduit du suédois par
Marc de Gouvenain et Lena Grumbach
Actes Sud Babel
151 pages, 6 €
Poches Le Cocher
janvier 2003 | Le Matricule des Anges n°42
| par
Caroline-Jane Guyon-Williams
Un livre
Le Cocher
Par
Caroline-Jane Guyon-Williams
Le Matricule des Anges n°42
, janvier 2003.