L’éditeur a réuni ici une série d’articles écrits en 1938 ; Vialatte est alors professeur de français au lycée franco-égyptien d’Héliopolis : « J’ai des élèves charmantes qui ont des noms fastueux, inattendus, resplendissants, et qu’on retient mal les premiers temps, comme les noms d’étoiles, de chevaux de course ou de champignons comestibles. » Selon les propres mots de l’auteur, il ne s’agit ici que d’« articles hâtifs qui n’ont voulu se permettre, par respect, que d’effleurer quelques détails superficiels d’un sujet immense… » Mais la langue de Vialatte persiste à être celle d’un observateur plein de fantaisie ; c’est ce qui en fait le charme. En même temps, il y a dans ces chroniques une capacité à l’étonnement qui rappelle paradoxalement celle du Michaux d’Un barbare en Asie : « Le chacal dépérit nettement ; il vit de rêve et d’horizon ; cette nourriture impondérable l’entretient nostalgique et svelte, travaillé de songes confus. »
Au coin du désert
Alexandre Vialatte
Le Dilettante
96 pages, 11,50 €
Histoire littéraire Au coin du désert
janvier 2003 | Le Matricule des Anges n°42
Un livre
Au coin du désert
Le Matricule des Anges n°42
, janvier 2003.