Proposée aux oulipiens par Perec et Queneau, La Bibliothèque oulipienne souhaitait accueillir dans des fascicules tirés à 150 ex. les contributions de certains membres explorant des pistes nouvelles de création. Le présent volume collige les fascicules 74 à 85, désormais épuisés. Placés sous le signe de la contrainte, à l’exception des ruminations de Jacques Roubaud, les textes présentés ici varient de la simple pensée (« Je pense que j’aime les filles brunes, quelle que soit leur couleur de cheveux » confesse Hervé Le Tellier) à la sexanagrammatine de Michelle Grangaud (ce qui donne : « le vous le ré il on de tag/ erg vu de loin os le ta le », anagrammes de Le Voleur de nostalgie)… Autant le reconnaître, les expériences les plus lisibles, comme les variations de Le Tellier sur Mona Lisa ou l’enquête policière de Jacques Jouet, répondent aux contraintes les moins rigides, et pour ingénieuses que soient les conjonctions de plusieurs contraintes, elles n’en génèrent pas moins des textes d’un piètre intérêt littéraire. Peut-être le « Fraisident-Pondateur » François Le Lionnais avait-il raison de souhaiter que les contraintes oulipiennes ne soient pas systématiquement exemplifiées.
La Bibliothèque oulipienne vol. 6
312 pages, 20 € - Le Castor Astral
Poésie La Bibliothèque oulipienne
mars 2003 | Le Matricule des Anges n°43
| par
Didier Garcia
Un livre
La Bibliothèque oulipienne
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°43
, mars 2003.