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Histoire littéraire Via Belgica

janvier 2004 | Le Matricule des Anges n°49 | par Éric Dussert

En 48 chapitres, Histoire de la littérature belge dresse un panorama qui privilégie la chronologie événementielle au corpus des œuvres.

Histoire de la littérature belge (1830-2000)

Qu’ont donc de commun Félicien Rops, Charles Plisnier, Pol Bury, André Blavier, Émile Verhaeren, Robert Goffin, Louis Scutenaire et Georges Eekhoud ? Ils sont Belges, tout simplement. Oui, Belges de la Belgique sauvage ou de la pensée Bûl, Belges de la Belgique indépendante (1830), chambre d’écho des querelles littéraires hexagonales où le surréalisme fut longtemps pratiqué avec plus de ferveur qu’en terres parisiennes (Marcel Mariën, Magritte, les frères Picqueray, Achille Chavée…), la Belgique qui accueillit Baudelaire l’atrabilaire (« Pauvre Belgique ! », 1864) et les bannis de l’Empire parmi lesquels son éditeur Poulet-Malassis endetté, Belgique produisant à tour de bras les éditions pirates d’œuvres françaises (autorisées ou non), Belgique où se tissent depuis toujours des pages essentielles de la littérature… française.
Naturellement plus roboratif que l’exploration des Folies-Belgères par Jean-Pierre Verheggen (Point-Virgule, 1990) qui offrait une très réjouissante visite de la « Tour de Babelge », l’ouvrage collectif en 48 chapitres chronologiques dirigé par Jean-Pierre Bertrand, Michel Biron, Benoît Denis et Rainier Grutman propose un panorama approfondi de cette histoire mal connue des lecteurs français. L’ensemble est très sérieux, très informé mais paraît cependant trop événementiel pour permettre un accès direct au corpus des œuvres, aux univers individuels forcément irréductibles aux parcours collectifs. Partant, on a la sensation de passer à côté des œuvres, à l’exception des grandes créations traitées individuellement. Ainsi Albert t’Serstevens n’apparaît qu’à l’occasion de son Itinéraire espagnol, belle pièce de sa bibliographie sans doute, mais assurément moins marquante que sa trilogie de jeunesse. Inévitables, ces déséquilibres induits par l’équipe nombreuse des collaborateurs du volume et l’immensité du champ à couvrir imposent des choix curieux. En effet, si le cinéma belge n’est pas un sujet indifférent, on voit mal pourquoi l’attribution de la Palme d’or du festival de Cannes en 1999 à Rosetta, le film des frères Dardenne constitue le dernier chapitre du volume. N’eut-il pas mieux valu consacrer ces douze pages aux écrivains belges contemporains ? À notre connaissance, il en existe dont le patronyme n’est pas Nothomb : il y a Jean-Claude Pirotte au parcours chahuteur, Jean Claude Bologne le philologue à fictions ou Werner Lambersy le poète à la nippone, et même encore Daniel De Bruycker ou François Dominique. Ceux-là aussi méritaient un arrêt sur image car ils n’écrivent pas de la dernière pluie. Quant à ne pas citer une seule fois les défunts Renée Brock (1912-1980) ou, et c’est plus grave, le poète, critique et romancier Hubert Juin (1926-1987), voilà qui confine à la boulette car ce dernier méritait à lui seul un chapitre complet.
Ces réserves exprimées, on aurait mauvaise grâce à ne pas reconnaître l’étendue et la qualité du travail accompli. Il n’a pas d’équivalent aujourd’hui. Les chapitres captivants sont assez nombreux pour que l’on jouisse d’une lecture passionnante, notamment lorsque Hélène Védrine évoque la création en février 1856 de l’hebdomadaire Uylenspiegel par le graveur Félicien Rops, ou encore quand Jean-Pierre Bertrand relate les débats esthétiques menés par La Jeune Belgique contre le « macaque flamboyant ». C’est aussi vrai des pages consacrées au groupe Cobra, à Paul Nougé, Albert Mockel ou Maurice Grevisse, l’auteur du manuel Du Bon Usage qui nous provenait de Belgique… le savait-on ?

Histoire de la littérature belge 1830-2000
Collectif
Fayard
670 pages, 40

Via Belgica Par Éric Dussert
Le Matricule des Anges n°49 , janvier 2004.
LMDA PDF n°49
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