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Événement & Grand Fonds Self sévices

juillet 2004 | Le Matricule des Anges n°55 | par Jean Laurenti

Dans son dernier opus, Will Self revisite « Le Portrait de Dorian Gray » d’Oscar Wilde. Juché sur le mythe, il observe sans indulgence une société qui, incapable d’offrir des valeurs dignes de ce nom, court à son naufrage.

Depuis ses débuts en littérature à l’aube des années 1990, Will Self décline son aversion pour son époque, cette société du paraître, du faux-semblant, où la quête effrénée de la réussite et de la jouissance tient lieu d’horizon collectif. Comme d’autres écrivains moralistes qui l’ont précédé, une bonne part de sa hargne et de l’efficacité de son propos vient de ce qu’il a longtemps été un observateur de l’intérieur de cette dégradation des valeurs et des mœurs. Longtemps la vie de cet écrivain jeune encore (il est né en 1961) a été marquée par les excès, les transgressions, la dépendance aux drogues. Dans plusieurs de ses livres transparaît cette connaissance par les gouffres qui fut la sienne et qui hante nombre de ses personnages romanesques. La déchéance par la drogue, morne alternative à la soumission aux codes sociaux en vigueur. L’art de Will Self consiste à donner naissance à des univers décalés qui sont autant de lieux d’où s’observe la farce grotesque de l’occident contemporain, dont Londres offre une manière de quintessence : le point de vue simiesque dans Les Grands Singes, celui des morts dans Ainsi vivent les morts où Lily Bloom juive antisémite observe post-mortem les gesticulations de ses deux filles, la bourgeoise parvenue et la junkie retorse, celui de psychopathes dans Service 9, une unité psychiatrique où un art-thérapeute piégé par le sexe et la drogue bascule du côté des malades…
Il peut arriver que le propos de Will Self se teinte d’un rien de misanthropie, voire de mépris pour ses semblables. Ses livres présentent des galeries de portraits peu flatteurs et l’adhésion du lecteur passe rarement par l’identification. Ce qu’il ressent parfois, en revanche, c’est une vraie jubilation à se mouvoir dans les machines narratives mises en place. L’ironie y est féroce, le trait souvent chargé : l’outrance est ici le mode privilégié pour aborder le réel. Dans les histoires de Will Self, les personnages sont pris dans un mouvement dont l’emballement s’avère irréversible et l’auteur observe avec gourmandise leurs vaines tentatives pour reprendre le contrôle. Ses récits recèlent des éléments autobiographiques, supplément d’âme qui les préserve d’une coloration par trop cynique et désincarnée. « Le livre des morts de Londres Nord », nouvelle qui est la matrice du roman Ainsi vivent les morts, aborde la question de la perte des proches qui débouche sur une parabole du deuil : un homme qui vient de perdre sa mère la rencontre par hasard dans un quartier de Londres où elle n’avait pas ses habitudes. C’est que lorsqu’on meurt, lui explique-t-elle, on part habiter dans une autre partie de la ville. Cette atmosphère de mélancolie est totalement absente du roman : Lily Bloom est une femme excessive dont la cruauté du regard qu’elle porte sur ses enfants n’a d’égale que sa propension à l’autodérision.
Cette tonalité est beaucoup plus proche de celle qui prédomine dans Dorian. Il s’agit là d’une transposition (an imitation, comme...

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