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Poches L’enchanteur désenchanté

novembre 2004 | Le Matricule des Anges n°58 | par Thierry Cecille

Scènes de la vie d’un propre à rien

Obscur et loyal fonctionnaire prussien, attaché au ministère des Cultes, le baron von Eichendorff confie à l’imagination, à la muse Phantasie, le soin de le libérer du gris quotidien. Ses Lieder mis en musique par Schumann ou Brahms aussi bien que ces Scènes (1826) sont une invitation au voyage, vers les vastes horizons de la rencontre, du hasard, de la liberté grande. Ainsi que l’écrit Adorno (Mots de l’étranger), il s’agit bien ici d’une « utopie érotique vagabonde » : dès le seuil du récit, notre « propre à rien » (si ce n’est à entendre les appels secrets de l’univers qui l’entoure), sensible au printemps neuf, au dégel qui libère, quitte, se déprend. Une courte malédiction de son meunier de père et le voilà sur les routes ! Nul réalisme picaresque dans ces pérégrinations, nous sommes dans des régions rêveuses : le Danube aussi bien que Rome, les auberges aussi bien que les palais sont pris dans la brume ensoleillée du songe. Cette sorte de troubadour prolétaire, éparpillant les notes de son violon, accompagné par des alouettes fidèles, est aussi loin des souffrances de Werther que des profondes méditations de l’admirable Heinrich von Ofterdingen de Novalis. Il marche, découvre, perd et retrouve une belle échappée d’un opéra de Mozart, mais, prisonnier d’une mystérieuse fatigue, cède au sommeil aux moments les plus inopportuns. C’est que l’harmonie, parfois, se rompt et que des notes discordantes se font entendre : Rome à midi est un « désert sinistre », l’Italie elle-même est « perfide ». Serait-ce que la mélancolie se glisse, subreptice ? En vérité, les chants dissimulent autant qu’ils tentent de guérir « l’impression d’être arrivé trop tard et d’être nul et avenu en ce vaste monde ».

Scènes de la vie
d’un propre à rien

de Joseph von Eichendorff
Traduit de l’allemand
par M. Laval et R. Sctrick
Phébus, « Libretto »
156 pages, 6,90

L’enchanteur désenchanté Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°58 , novembre 2004.
LMDA papier n°58
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