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Dossier Eric Chevillard
Cheviller au corps

mars 2005 | Le Matricule des Anges n°61 | par Emmanuel Favre

Comment rendre compte de la réalité ? Comment libérer la poésie du corset étriqué du poème ? La littérature est pour Éric Chevillard une affaire de regard et de profondeur de champ. À chaque nouveau livre, il tente un renouvellement des formes.

Peu rompu à l’exercice de l’interview, l’homme ne semble guère l’apprécier. Il réfléchit beaucoup à ses réponses comme si, méfiant, il lui fallait maîtriser chaque parole. D’une voix douce et timide, il prie de l’excuser de n’être pas plus clair. Et puis, les langues se délient. Éric Chevillard lâche un peu de lest, revient sur son expérience au Mali, évoque les deux phares, Beckett et Michaux, dénonce avec malice les postures d’écrivains ou la rugosité du monde qui nous entoure. Un poulet aux morilles et le Gevrey-Chambertin qui l’accompagne feront le reste.

Oreille rouge a été écrit après une résidence d’écrivain au Mali. Aviez-vous une idée précise de ce qu’allait être ce séjour ?
Ce voyage s’est inscrit d’emblée comme un projet littéraire. Je me suis rendu au Mali pour écrire un livre, comme je me serais installé à ma table. Certains en voyage tombent malades ou au contraire développent des musculatures impressionnantes. Moi, je n’ai de réactions que stylistiques ou littéraires. C’est ma manière de développer des symptômes ou des allergies. Aussi était-il intéressant de devenir un sujet d’expérimentation littéraire dans un pays dont j’ignorais tout.
Je voulais éviter l’écueil du récit de voyage qui à mon sens n’a pas grand intérêt. J’ai rencontré des gens, me suis autorisé à vivre diverses choses, en prenant beaucoup de notes, ce qui n’est pas ma manière de procéder. Cette première remise en question de mon système m’a d’ailleurs énormément gêné par la suite. Il était en effet difficile de lier ces fragments sensibles de réalité, d’écrire un texte fluide et cohérent à partir de notes qui auraient presque pu être publiées sous forme aphoristique. Cela a été le véritable travail d’écriture au retour, à partir du carnet dont il est question dans le livre.

Vous dites n’être pas intéressé par le récit de voyage. Ce n’est pas tout à fait vrai dans la mesure où il vous permet de jouer avec les limites du genre. Vous vous ingéniez à le dynamiter de l’intérieur comme vous l’aviez fait auparavant pour le roman d’aventures avec Les Absences du Capitaine Cook ou l’autobiographie avec Du hérisson.
C’est vrai, même si je ne me suis pas fixé pour but de détourner les genres littéraires les uns après les autres. Quand j’ai l’idée d’un livre, je vis comme un accablement ce qui s’impose tout de suite à moi, c’est-à-dire la structure traditionnelle du genre qui s’en rapproche. En même temps je suis bien obligé de m’y confronter. Ces structures ne sont pas performantes depuis si longtemps pour rien, même si elles sont en elles-mêmes porteuses d’une idéologie qu’il est parfois urgent de contester. Dans le cadre du récit de voyage, comment ne pas déplorer la posture de supériorité que le voyageur adopte presque naturellement vis-à-vis de la réalité qu’il découvre ? J’ai voulu m’inscrire en faux contre cette soi-disant supériorité, montrer un voyageur en difficulté. Je ne me sentais pas autorisé à parler de...

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