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Dossier Claude Simon
Ouvert pour travaux

avril 2006 | Le Matricule des Anges n°72 | par Thierry Cecille

Claude Simon a quitté, en juillet 2005, ce monde qu’il avait exploré, à travers les méandres d’un siècle chaotique. Malgré le prix Nobel qui lui fut décerné en 1985, il demeure pour beaucoup en partie méconnu. Le volume d’« Œuvres » que la Pléiade fait paraître nous invite à entrer dans l’aventure toujours renouvelée d’une écriture en mouvement.

Il a 27 ans. Il échappe à la mort dans une embuscade près de la Meuse, le lendemain il est fait prisonnier et est envoyé dans un stalag. Il a 12 ans. Sa mère meurt, il est désormais orphelin, son père ayant été tué sur le front, près de la Meuse, un an après sa naissance. Il a 72 ans. On lui décerne le prix Nobel, pour une œuvre dans laquelle « la cruauté, la violence et l’absurde sont partout présents, ainsi qu’une compassion douloureuse ». En 1960, il fait paraître La Route des Flandres, on y trouve le récit d’une embuscade à laquelle échappe un jeune officier de cavalerie. Quelques semaines plus tard, il signe le Manifeste des 121 : ceux que l’on appelle pour cette guerre en Algérie ont un droit (un devoir ?) à l’insoumission. Il est inculpé pour injures à l’armée française. En 2001, à 81 ans, il écrit Le Tramway : la mort de sa mère y est approchée, en écho à sa propre mort, qui s’annonce. En 1936, il passe quelques semaines à Barcelone, où se disputent des factions révolutionnaires qui échoueront ensuite face aux forces franquistes. Il a 28 ans. Il écrit son premier roman Le Tricheur, qui ne paraîtra que quatre ans plus tard, il refusera ensuite qu’il soit réédité. En 2005, il meurt à Paris, au cœur d’une capitale bruyante et confuse, au seuil d’un siècle inquiétant.
Autrement dit : « Je suis maintenant un vieil homme, et, comme beaucoup d’habitants de notre vieille Europe, la première partie de ma vie a été assez mouvementée : j’ai été témoin d’une révolution, j’ai fait la guerre dans des conditions particulièrement meurtrières (j’appartenais à l’un de ces régiments que les états-majors sacrifient froidement à l’avance et dont, en huit jours, il n’est pratiquement rien resté), j’ai été fait prisonnier, j’ai connu la faim, le travail physique jusqu’à l’épuisement, je me suis évadé, j’ai été gravement malade, plusieurs fois au bord de la mort violente ou naturelle, j’ai côtoyé les gens les plus divers (…) enfin j’ai voyagé un peu partout dans le monde… cependant, je n’ai jamais encore, à soixante-douze ans, découvert aucun sens à tout cela, si ce n’est, comme l’a dit, je crois, Barthes après Shakespeare, que « si le monde signifie quelque chose, c’est qu’il ne signifie rien » sauf qu’il est. » (Discours de Stockholm, prononcé à l’occasion de la remise du prix Nobel, le 9 décembre 1985).
Claude Simon aura donc tenté, tout au long de son travail, de donner une forme, sinon un sens, à ce monde. Il s’agit d’ordonner le désordre, de cartographier le siècle, à l’aide de la seule arme dont il dira avoir peu à peu acquis une certaine maîtrise : la langue. À force de travail, les mots constituent des phrases, les phrases constituent des paragraphes, les paragraphes s’organisent en ensembles obéissant à des logiques variables, mais toujours construits, médités. Les mots, répétera-t-il souvent, sont des « carrefours », carrefours de sens, c’est-à-dire de signification (avec le passé et la culture que le plus simple d’entre eux contient)...

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