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Poésie Le temps d’innocence

avril 2006 | Le Matricule des Anges n°72 | par Richard Blin

Gustave Roud, une solitude dans les saisons

Homme de désir plus que d’étreinte, poète des errances fauves et de la quête de l’improbable, Gustave Roud (1897-1976) incarne l’inscription de la poésie dans l’existence. Une œuvre que Gérard Titus-Carmel résume, magnifiquement, ainsi : « L’attente toujours ; la lumière inondante ; le Paradis entrevu ; la solitude profonde, inentamable, sous l’immense couleur bleue du ciel sans fond, dans l’or fauve des blés ». C’est que Gustave Roud, qui n’aura guère quitté sa ferme de Carrouge, en Suisse, souffrira toute sa vie d’un drame intime (« J’ai souffert sans orgueil de ma différence, ivre d’une solitude qui me rendait le monde »), et ne cessera de traquer, au sein d’une nature proche et complice, des reflets de cette beauté qui le hante et qui, parfois débusquée, suspend le temps, brouille les frontières, et lie en un secret accord, le geste d’un homme à un paysage, à une saison, et à une lumière en une sorte d’extase mêlée d’éternité. « Il reconnaît dans l’or des froments, écrit encore Titus-Carmel, dans le grain lourd et l’odeur de la résine, dans l’amitié des bleuets et des primevères, des colchiques et des gentianes, au voisinage des haies et des gerbes mûres, ce qu’il n’a pu trouver dans la proximité de l’Autre ». Toute l’œuvre est traversée par la fêlure de cette douleur, par cette tension, et ce désabusement fructueux. Une façon d’exister à l’imparfait que déclinent une dizaine d’ouvrages (dont la partie anthologique donne des extraits), et où la fraternisation (avec les oiseaux, les fleurs ou la brume) le dispute à la contemplation désirante, le tout sur fond d’images dignes de l’Âge d’or, d’ombres, et d’errances obscures et solitaires. Une souffrance qu’habille la lumière d’une écriture où la mélancolie se mêle à célébration de la chair du monde.

Gustave Roud, une solitude dans les saisons de Gérard Titus-Carmel - Jean-Michel Place, 125 p., 11

Le temps d’innocence Par Richard Blin
Le Matricule des Anges n°72 , avril 2006.
LMDA PDF n°72
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