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Histoire littéraire Le reclus magnifique

avril 2006 | Le Matricule des Anges n°72 | par Thierry Guinhut

Étrange, tragique et poétique destin que celui de Joë Bousquet. C’est en 1918, à l’âge de 21 ans, qu’une balle le prive de l’usage de ses jambes. Reclus dans sa légendaire chambre de Carcassonne, il n’en poursuivra pas moins une riche vie intérieure, dont témoignent à la fois les visites prestigieuses (d’André Breton à Max Ernst en passant par Simone Weil) et une œuvre bouleversante, magique autant que discrète. « J’adore la vie qui m’a été retirée », dit l’ancien dandy tout en gardant « une sorte de vue poétique sur l’Etre ». Entre roman, conte et vers, c’est le poème en prose, « Traduit du silence », qui domine, empreint de mysticisme : « Mon expérience de prisonnier m’a édifié. » Grâce aux drogues (ou plutôt son talent) il va de l’organique au spirituel ; mais « L’âme ne s’éveille que brisée ». Le déchirement entre un corps qui nie et une langue qui s’envole est constant.
Son infirmité ne l’a pas empêché d’avoir des amours, avec Marthe, Alice, Ginette ou « Poisson d’or ». En témoignent à leur manière les proses érotiques du Cahier noir qui sont des odes obsessionnelles, fantasmatiques et lumineuses à la fessée et à la sodomie. Cependant, il rappelle : « Je peux t’aimer sans toi ». À la recherche d’ « une contre-œuvre, de pure poésie », Joë Bousquet meurt en 1950 : il aura atteint « un bonheur dans l’art ».
C’est avec sensibilité qu’Edith de la Héronnière évoque le poète, par un habile va et vient entre biographie et essai littéraire. Un homme nous est ainsi rendu vivant, avec l’espoir de nous faire découvrir ou redécouvrir une œuvre toute de suave simplicité et néanmoins féconde pour les papilles spirituelles du lecteur ouvert.

Joë Bousquet. Une vie à corps perdu d’Edith de la HéronniÈre - Albin Michel, 272 pages, 20

Le reclus magnifique Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°72 , avril 2006.