La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Poésie Habiter le doute

mai 2006 | Le Matricule des Anges n°73 | par Hélène Pelletier

L' Encre est ma demeure

Cette anthologie préparée par Lyonel Trouillot, composée de textes écrits depuis 1992, nous initie à une œuvre fortement engagée et toujours en cours, celle du poète Georges Castera, comptant parmi les figures fondatrices de la modernité poétique haïtienne. Né fils de médecin dans les années 1930, il quitte l’île en 1956, alors qu’il écrit déjà activement en créole, pour n’y revenir qu’après la chute du deuxième Duvalier, assurément nourri de ses importantes activités en France, en Espagne et à New York. Rebelle sans être factieuse, forte d’une longue expérience de la révolte et de l’exil, et tout aussi bien célébration du corps, l’œuvre défend vigoureusement l’insoumission : « Et même quand la mort se glisse/ furtive/ dans la tête d’une mouche/ pour mieux tracer l’épure du temps/ agis ». On peut lire au cœur de ces morceaux choisis l’importance que revêtent les mots dans la rébellion, où le poème devient instrument de percussion et de répercussion, également l’importance d’être habité et d’habiter. La langue et l’encre sont la demeure, le meilleur abri protégeant des bourrasques et des assassins, tout comme le doute est une promesse, une preuve du changement possible, et dont il faut s’accorder le droit sans attendre : « Celui qui lance la pierre bâtit la maison. » Dans la rage politique, le poème constitue, avec l’amour, la part d’absolu de l’auteur. Les enfants témoins d’attentats sont des fleurs, mais il ne faut rien oublier de la misère, et ne pas attendre Dieu. Dans les bruits de verre cassé, la musique des catastrophes, l’odeur des maisons brûlées, et à portée du « folklore de la mer », quelqu’un cherche et s’agite. Il faut certainement l’écouter.
Hélène Pelletier

L’Encre est ma demeure de Georges Castera
(anthologie établie et préfacée par Lyonel Trouillot), Actes Sud, 80 pages, 18

Habiter le doute Par Hélène Pelletier
Le Matricule des Anges n°73 , mai 2006.
LMDA papier n°73
6,50 
LMDA PDF n°73
4,00