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Domaine étranger Sur les sommets

janvier 2007 | Le Matricule des Anges n°79 | par Thierry Cecille

Sur la trace de Nives

Serait-ce que le manque d’oxygène dont on souffre dans les hautes altitudes donne naissance à une sorte d’esprit particulier, à un oxygène spirituel ? Où le corps s’essouffle, l’âme prend-elle son envol ? Erri de Luca suit sur les hautes pentes de l’Himalaya l’alpiniste italienne Nives Meroi. Il invente (car une telle situation, concrètement, est peu vraisemblable) une longue conversation nocturne avec elle, sous la tente, avant que l’aube vienne où ils graviront ensemble un sommet. Ils parlent donc ici, longuement, se répondent parfois mais, le plus souvent, suivent leur propre chemin. De Luca nous avait habitués à cette disposition intellectuelle qui lui permet de mêler des souvenirs biographiques son travail en usine ou sur les chantiers, sa participation à Lotta Continua, mouvement d’extrême gauche des années de plomb à des méditations sur la Bible en compagnie de qui il inaugure, à l’aube, chacune de ses journées, ayant pour cela appris l’hébreu.
Nul doute que la solitude, le silence ou le vacarme du vent, le gel, la foudre qui menace, ainsi que l’effort physique accentuent ici sa propension à considérer l’humanité avec une certaine distance métaphysique, entre la compassion et l’ironie comme si l’Ecclésiaste, en lui, ne cessait pas de murmurer… Sa langue, poétique, donne en outre, souvent, une belle densité métaphorique à ces réflexions : c’est parce que l’Adam de la Genèse fut formé à partir de la poussière que « nous devons à la poussière le désir de voyage », si Nives escalade les montagnes, c’est pour être un « merci qui marche » et qui, dans la nuit, gravit « l’escalier de la lune » vers des « éboulis d’étoiles », si les alpinistes, parfois, préfèrent le silence, c’est que « les hommes se transmettent le temps en se taisant ». Ce qui les rassemble tous deux ? « La neige, c’est de l’eau blanche, comme le papier, tu y mets ce que tu veux » et « celui qui écrit des histoires doit toujours être sur de la neige fraîche ».

Sur la trace de Nives d’Erri De Luca - Traduit de l’italien par Daniel Valin, Gallimard, 132 p., 13,90

Sur les sommets Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°79 , janvier 2007.
LMDA PDF n°79
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