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Entretiens Trafiquant d’âmes

mars 2007 | Le Matricule des Anges n°81 | par Dominique Aussenac

En inventant une guerre ethnique dans un pays loué pour son métissage, José Eduardo Agualusa joue au boomerang avec l’Histoire. Un jeu subtil, coloré, digne d’un drame antique.

La Guerre des anges

Si la guerre de Troie a bien eu lieu, il est aussi fort probable que celle des favelas brésiliennes puisse advenir. Peut-être pas toutefois dans les conditions imaginées par l’écrivain angolais José Eduardo Agualusa. Si les protagonistes de son roman ont la prestance de héros antiques, ils font référence à la colonisation portugaise, à l’esclavage et portent les noms d’insurgés de luttes de libération. Hauts en couleur, en paroles et en actes, ils veulent corriger l’effet pervers du métissage brésilien qui a écarté des structures de pouvoir les descendants des esclaves et des peuples indigènes. Leur chef charismatique, Jararaca, est un jeune trafiquant de drogue qui maîtrise aussi tous les aspects médiatiques d’une révolte. Un de ses bras droits, Francisco, ex-tortionnaire, ex-colonel de la Sécurité angolaise, a fui son pays et une histoire d’amour saturée de piment rouge. Euclides, lui, est nain, journaliste, tendance aède ou plutôt griot et a pas mal d’états d’âme. Anastacia, intellectuelle, artiste, blanche, proche du pouvoir, détonne un peu, mais lorsqu’on vous dira qu’elle est une des spécialistes de l’ayahuasca, une liane hallucinogène et des vagins dentés… La révolte a éclaté après une bavure. Sous couvert de réprimer un trafic de drogue, la police a ouvert le feu sur une procession religieuse et tué de nombreux angelots. Les favelas de Rio sont en flammes, la révolte progresse des collines jusqu’à titiller les beaux quartiers du bord de mer. Les descendants d’esclaves réussiront-ils à prendre le pouvoir ? L’imagination créole, débridée, explosive de José Eduardo Agualusa a elle remporté le combat. La Guerre des anges n’en finit pas de produire des circonvolutions hallucinées, exaltant des âmes vagabondant entre passé et présent, bien et mal, vie et mort et nous renvoie l’air de rien aux grandes questions existentielles. Agualusa ne croit pas en dieu, mais en sa grand-mère qui veille sur lui partout où il se trouve. En Angola comme au Brésil, les morts ne meurent jamais. On leur demande conseil, ils se font écouter. « Tu es mort, toi aussi, mon petit ? il y a tellement de morts dans cette chambre ; si, si, je me souviens, tu es mort en 1992, n’est-ce pas ? Quelqu’un m’a raconté… La guerre à Luanda… Comme les hommes sont cruels. » Euclides, le journaliste nain répondra : « Non, je ne suis pas mort, parrain. Je ne meurs pas facilement. »
Rencontre avec un écrivain globe-trotter, né en 1960 à Huambo, sur le plateau central de l’Angola, tour à tour étudiant en agronomie et sylviculture, puis journaliste. Après La Saison des fous, Le Marchand de passés, La Guerre des anges est son troisième roman traduit en français.

Pourquoi avoir voulu avec La Guerre des anges exporter un conflit racial au Brésil ?
Que le Brésil soit un pays créole, essentiellement métissé, où le discours officiel exalte le métissage, cela ne signifie pas qu’il ne souffre pas de problèmes raciaux graves. Je vois le métissage comme un ample...

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