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Domaine étranger Un monde hallucinant

avril 2007 | Le Matricule des Anges n°82 | par Thierry Guinhut

Romancier carnavalesque et d’avant-garde, esprit critique impénitent et homosexuel, voilà en quelques mots le portrait du Cubain Reinaldo Arenas (1943-1990). Ainsi fiché, on ne s’étonnera pas que le régime castriste le conspue comme un dangereux contre-révolutionnaire, le traque, puis l’emprisonne. Exilé aux Etats-Unis, jusqu’à ce qu’il meure du sida, il dirigeait sans cesse les armes de l’écriture contre cette dictature infâme. Parmi la quinzaine de livres publiés en français, La Couleur de l’été (paru initialement chez Stock en 1996) reste le plus énorme, le plus ambitieux et le plus abouti. Apparemment désarticulé, protéiforme, voilà un opus monstrueux, démentiel et magnifique. Sous couvert d’acte théâtral, de poèmes, de nouvelles et de « conférences » prononcées par d’autres écrivains cubains (José Lezama Lima ou Virgilio Piñera) il s’agit d’un immense tableau satirique de la dictature de Fidel Castro, figuré sous les traits burlesques du « superenculeur » Fifo, « recevant l’œuvre de mâle de Che Guevara ». Quarante ans de tyrannie et « les Sept merveilles du socialisme cubain » ont réduit le peuple à la famine alors qu’il doit louer liberté et abondance… L’évasion est impossible, y compris sur un rafiot. Et si l’on rongeait la base de l’île entière pour qu’elle vogue à la rencontre du monde libre ? L’entreprise est, faute de pouvoir s’entendre, vouée à l’échec : l’île sombre sous les revendications nationalistes, les « trépignements ». Démesurément obscène, scatologique, c’est aussi un roman prodigieusement cultivé, un sommet du baroque contemporain. On ne ratera pas « L’éloge de Fidel Castro » en appendice, éloge paradoxal et ironique bien sûr. Esprits sérieux et adorateurs de la révolution cubaine sont priés de s’abstenir d’ouvrir un tel ouvrage blasphématoire.

La Couleur de l’été de Reinaldo Arenas
Traduit de l’espagnol (Cuba) par Liliane Hasson, Mille et une nuits, 576 pages, 25

Un monde hallucinant Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°82 , avril 2007.
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