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Essais Ecce hommages

mai 2007 | Le Matricule des Anges n°83 | par Jean Laurenti

Avec la collection de films « Penseurs du XXI », Jean-Hugues Larché se livre à une série d’exercices d’admiration où l’image est au service de la réflexion philosophique et poétique.

Longtemps, Jean-Hugues Larché s’est couché à point d’heure. C’est qu’il consacrait le plus clair de ses nuits à la lecture d’ouvrages philosophiques, poétiques et littéraires avec un appétit d’autodidacte insatiable. C’est ainsi qu’il a longuement fréquenté les œuvres de Nietzsche, de Lautréamont, de Proust ou de Baudrillard. Longtemps aussi, il s’est attardé dans les salles obscures : fervent admirateur de l’œuvre de Godard, l’envie lui est tôt venue de se saisir d’une caméra. Avec une bande de copains de faculté (il est alors étudiant en sociologie), il réalisera un film muet expérimental, relecture hallucinée du Quichotte et hommage à l’auteur d’A bout de souffle. Vingt ans plus tard, Jean-Hugues Larché libraire d’ancien à Bordeaux et animateur de la boutique en ligne « R de paradis » démarre une collection d’entretiens avec des personnalités dont les œuvres l’ont fortement marqué.
Avant d’entreprendre la collection « Penseurs du XXI », il a fait ses armes dans divers projets qui aujourd’hui en sont à des degrés divers d’achèvement. « Je me suis mis à filmer parce que c’était un moyen d’aller au plus près du monde de la pensée qui me fascinait. À un moment donné, le nom de Nietzsche a résonné plus fort que les autres. » Un premier film d’ « archives » (en attente de distribution) s’intitulera Retours sur Nietzsche. Jean-Hugues l’a construit autour des interventions d’écrivains ayant publié des textes sur le philosophe allemand parmi lesquels Béatrice Commengé, Stéphane Zagdanski, Paule Plouvier, Marc-Alain Ouaknin, Antonia Birnbaum. Le film alterne interventions d’auteurs et séquences musicales et chorégraphiques pour restituer un peu de la dimension dionysiaque et apollinienne de l’œuvre. Ce documentaire a été réalisé principalement à Toulouse où Jean-Hugues vivait alors et exerçait la profession de régisseur de spectacles. Un contexte précieux pour l’acquisition du bagage technique nécessaire à ses projets (il suivra notamment une formation à la réalisation à l’Institut National de l’Audiovisuel).
C’est encore Nietzsche qui sera au cœur du premier volume de la collection « Penseurs du XXI ». XXI comme vingt et unième siècle ? Certes, mais pas seulement : « XXI parce que l’assassin habite au 21 et que le penseur est toujours un peu un assassin de la bonne conscience sociale. » Pour ce forfait, le complice aura pour nom Philippe Sollers. Un choix qui peut surprendre : « Pour moi, Sollers est un artiste, un philosophe masqué. C’est une espèce de Diderot, un catalyseur de la pensée. Il est fascinant parce que totalement incernable. » Le documentaire, d’une grande sobriété de forme une constante chez Larché aura pour titre : Nietzsche, miracle français. Fidèle à son personnage, Sollers y accomplit une sorte de performance rhétorique très étayée, au fil de laquelle se dessine un Nietzsche inattendu. Le replaçant du côté de l’esprit français, il en fait un descendant des moralistes du XVIIe et des libertins du XVIIIe siècle. « C’est une invitation à le relire. Sollers replace Nietzsche du côté de la légèreté, loin du penseur plombé par l’esprit allemand. » Le film une fois monté, Jean-Hugues trouve un producteur : ce sera Jacques Tréfouël qui a réalisé plusieurs films pour la série Un siècle d’écrivains, de Bernard Rapp, responsable du label Les films du lieu-dit. Les DVD ainsi édités seront distribués dans les réseaux Fnac et Virgin, lui-même assurant la diffusion en librairie.
Peu après, un deuxième film voit le jour : il s’agit d’un travail autour de la pensée chinoise et de l’œuvre du philosophe et sinologue François Jullien que Jean-Hugues lit depuis longtemps. « Il y a une grande originalité chez Jullien, notamment le parallèle qu’il effectue entre les pensées grecque et chinoise, sa réflexion sur le Yi king… Aujourd’hui, on ne peut plus défricher de nouveaux territoires géographiques, la véritable aventure se situe du côté de la pensée. » Disponibilité de la pensée chinoise a paru au début de cette année. Un autre film, autour de Proust et de Stéphane Zagdanski, devrait être prêt en septembre. Jean-Hugues Larché est intarissable sur ses autres projets à venir : Les Mille et une nuits, Epicure, le Talmud et la pensée juive, Heidegger… À chaque fois, un intervenant proposera un angle original, en dehors des sentiers battus.
De tout cela se dégage une sorte d’autoportrait d’un cinéaste qui s’efforce d’écrire avec ses images son amour de la poésie et de la pensée en mouvement.

Jean Laurenti

* rens. 05.56.52.40.74 ou jh.larche@club-internet.fr

Ecce hommages Par Jean Laurenti
Le Matricule des Anges n°83 , mai 2007.
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