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Événement & Grand Fonds Un air de fantômes

octobre 2007 | Le Matricule des Anges n°87 | par Sophie Deltin

Magnifique portraitiste de son grand-père qui n’a jamais cessé de le hanter, le romancier allemand Stephan Wackwitz brouille les lignes de partage du temps, et explore à sa manière, mystérieusement délicate, la complexité des liens entre les générations.

Recevoir une histoire, c’est toujours recevoir quelque chose qui nous lie volens nolens à notre propre famille - à son passé. De là à la faire valoir, fût-elle par la mise à distance que permet la fiction, c’est ce pas que franchit Stephan Wackwitz, né en 1952 à Stuttgart. Disons-le d’emblée, son livre, remarquable d’intelligence autant que de finesse, n’est pas tant un roman-enquête de plus, sur une faute ou un crime familial qu’il faudrait assumer, du côté des bourreaux ou de celui des victimes, mais un « roman familial », au sens freudien du terme, qui au-delà du seul récit personnel, s’impose comme une allégorie de l’histoire collective allemande.
C’est un hasard miraculeux qui pousse l’écrivain à revisiter les souvenirs de sa famille : la restitution, soixante ans plus tard, d’un appareil photo, ayant appartenu à son père, perdu en 1939 sur le navire qui ramenait sa famille d’Afrique en Allemagne et qui fut bombardé par les Anglais. Si aucune « révélation » n’a surgi de la pellicule désagrégée, emportant du même coup dans le néant les « quelques fractions de seconde de la première année de la guerre », a émergé l’envie de « voir plus clair » dans cette chambre noire d’un passé obscur. Aussi Stephan Wackwitz a-t-il misé sur l’imagination et la mémoire pour s’affronter au manque et créer de la lumière là où, à l’instar de nombreuses familles allemandes des années 60, un « petit silence significatif » s’était insinué dans les conversations du soir à table. Outre le silence du père, c’est surtout le regard du grand-père dont le narrateur se souvient à avoir dû affronter - une « mélancolie dangereuse et singulièrement voilée » qu’il ne pourra manquer de comparer avec « le rayonnement fossile émis par la Première Guerre mondiale » sur la société allemande et l’évolution de sa propre vie. « Mon grand-père ne voulait rien avoir à faire avec moi » résume-t-il d’une formule définitive, comme si son identité profonde - celle d’un enfant effrayé devant cette figure inquiétante d’étrangeté toujours côtoyée mais jamais éclaircie - s’en était trouvée en permanence et sa vie durant, douloureusement remise en question. « Ainsi, conclut-il, ai-je pu l’observer, et je l’ai fait en détail et sans pitié. »
Quel héritage pour un petit-fils d’une société coupable du « crime du siècle », et que faire de la « solidarité » dont on hérite (les gènes, les souvenirs), sans qu’il ne soit pas illégitime de chercher à s’en créer d’autres, intellectuelles ou émotionnelles, qui « fasse(nt) contrepoids » ? Comment accepter à quoi, à qui l’on doit son origine, sans essayer de jeter un pont vers ce que l’on réprouve et ce dont on a honte - en l’occurrence, ce grand-père énigmatique, aigri et insensible, un ancien vétéran de la Grande Guerre qui a participé au putsch de Kapp contre la République de Weimar et n’a jamais caché, ni renié, ses idées « national-autistiques » ? À partir des Mémoires écrits par Andreas Wackwitz, le grand-père du narrateur, on...

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