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Domaine étranger L’étoile rouge

octobre 2009 | Le Matricule des Anges n°107 | par Thierry Guinhut

L' Etoile rouge et le poète

À partir d’une personnalité méconnue de l’Histoire soviétique, Alicia Dujovne-Ortiz construit un roman plus que vrai. Quoique très documentée, elle ne se contente pas d’une exacte biographie. S’attachant au mariage d’une espionne avec un poète, elle donne vie aux personnages avec couleur, humour et précision. Nous sommes d’abord en 1947, à Paris. Africa de las Heras a été secrétaire de Trotski et la fiancée de son assassin, puis cheftaine de miliciens pendant la guerre d’Espagne. À la solde du KGB, elle est chargée d’infiltrer des espions soviétiques aux États-Unis. Quelle plus belle couverture qu’un mari anticommuniste, et poète uruguayen de surcroît ? Ce qui permet à la femme fatale d’habiter Montevideo, d’y exercer l’activité de couturière pendant qu’elle tripote son poste émetteur radio, au contact des officiers moscovites et des taupes qui infiltrent le continent américain. Le plus étonnant est la capacité de la romancière à donner une force de séduction (y compris érotique) à son héroïne au rôle par ailleurs répugnant, ainsi qu’aux miroirs littéraires qui se forment entre elle et son écrivain passionné de poupées. De plus, elle met en scène les différents étages de manipulation qui innervent les destinées : au sommet, la tyrannie stalinienne ; au plus bas, le pauvre poète qui a misé sur la mauvaise « étoile » et qui n’en saura jamais rien… Le milieu littéraire parisien, entre Caillois et Supervielle qui protège le poète, est à mille lieues de l’atelier de couture de la sphinge, et plus encore des bureaux du totalitarisme où « un écrivain raté », Oleg, « prend du plaisir à écrire sur la chair ». La « colonelle de l’armée rouge et agent du KGB » a su avoir « deux visages », provoquant, lors de la révélation tardive de 1988 et de la défaite du communisme, le dépit et l’admiration de ceux qui ont connu « l’épouse de Felisberto ». Sans compter l’admiration des lecteurs…

L’ÉTOILE ROUGE ET LE POÈTE
d’ALICIA DUJOVNE-ORTIZ
Traduit de l’espagnol (Argentine) par Claude de Frayssinet, Métailié, 252 pages, 18

L’étoile rouge Par Thierry Guinhut
Le Matricule des Anges n°107 , octobre 2009.
LMDA papier n°107
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