La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Essais Littérature et fantôme

février 2010 | Le Matricule des Anges n°110 | par Didier Garcia

Litterature et fantôme

Réunissant une quarantaine de textes écrits sur plus de vingt ans (de 1978 à 1999), Littérature et fantôme est un recueil hybride, au sein duquel la satire sociale peut côtoyer l’esquisse biographique, de même qu’on peut y voir Marías explorer sa propre pratique romanesque (laquelle s’est récemment enrichie de Poison et ombre et adieu, publié chez Gallimard, le dernier volume de sa trilogie Ton visage demain) et celle d’écrivains comme Juan Benet, Joyce ou Faulkner. Avec sa majorité de textes courts dépassant rarement sept pages, c’est un florilège qui offre une lecture moins studieuse que nonchalante, comme si Marías souhaitait que son lecteur prenne plaisir à y flâner ; en le faisant passer d’un regroupement de textes à un autre, il le fait parfois basculer du plus profond au plus léger.
Il comporte ce qu’il faut d’auto-dérision, comme lorsque le romancier espagnol s’expose à la Foire du Livre de Madrid, ce qu’il faut d’humour, par exemple lorsqu’il dresse le portrait du postulant au prix Nobel, et quelques coups de gueule bien sentis, comme dans son texte sur l’expropriation posthume des écrivains, dont on publie le moindre déchet, la moindre déjection, sitôt leur œuvre tombée dans le domaine public, sans s’interroger « sur la convenance, la considération ou le respect », ou lorsqu’il fustige ceux qui dédaignent l’œuvre de Faulkner, constatant alors que « le terrain gagné en très peu de temps par la niaiserie est inconcevable ».
Étrangement, ce n’est pas dans les articles consacrés aux plus grands noms de la littérature mondiale que Marías se montre le plus brillant : son résumé du Lolita de Nabokov ne présente guère d’intérêt. Le lecteur trouvera les pièces les plus singulières dans les trois premières sections, et plus précisément dans celles intitulées « L’auteur sur ses écrits » et « Autres vanités ». Il y apprendra par exemple que Marías écrit ses romans à tâtons, sans trame, sans fil conducteur, sans objectif, ce qui lui permet de découvrir l’histoire à mesure qu’elle se crée, ou qu’il écrit pour ne pas avoir à se lever tôt et ne pas avoir de chef, raisons qui ne l’ont sans doute pas incité à écrire mais au nom desquelles il continue.

littérature et fantÔme
de JAVIER MARIAS
Traduit de l’espagnol par Jean-Marie Saint-Lu
Gallimard, « Arcades », 336 pages, 22

Littérature et fantôme Par Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°110 , février 2010.
LMDA papier n°110
6,50 
LMDA PDF n°110
4,00