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Entretiens La singerie collective

septembre 2010 | Le Matricule des Anges n°116 | par Jérôme Goude

Roman de toutes les contrefaçons et fable mutine, Imitation d’Alain Fleischer brise les vieux miroirs aveuglants d’une société contemporaine en proie à l’identification de masse.

Afin de parfaire ses recherches sur un phénomène qui menace paroles et désir d’extinction, un jeune universitaire, Anton, renonce à ses congés d’été auprès de Lucia en acceptant un poste de gardien dans une maison de maître. Aux confins de la Mitteleuropa, chez le mystérieux comte Spiegel, veuf dont la bibliothèque regorge, entre autres, d’ouvrages consacrés aux « animaux imitateurs et aux imitateurs humains des animaux ». Sur les conseils éclairants de Josef Kalman, professeur à la retraite qui dispense encore son savoir dans le mouvement de bascule d’un rocking-chair, Anton s’adonne à l’étude du face-à-face entre la Révolution française et l’histoire de la destruction du peuple juif. Parce que la « fiction peut prendre la place des faits réels et de leur analyse, en direction d’une même vérité mais par d’autres voies », Anton crée, du moins est-il tenté de le croire, la figure d’un mime précoce, sa fabuleuse destinée. Ce pour, de façon allégorique, cerner en quoi tout ce qui fait frémir l’époque contemporaine – l’hystérie des golden boys, la béatitude des aficionados du ballon rond, les viols collectifs, les grèves d’ouvriers, etc. – relève d’une espèce de réflexe généralisé d’imitation.
En conjuguant sérieux et farcesque, Alain Fleischer, dont l’écriture est d’une fluidité rythmique, offre aux lecteurs un véritable trompe-l’œil romanesque. Un trompe-l’œil sur les pages blanches duquel l’apparition-disparition de Nell, a priori sœur jumelle de Lucia et initiatrice des plaisirs inédits d’Anton, ne pourrait être que le miroitement d’une autre présence à soi-même. Où un personnage issu d’un conte universitaire aurait la possibilité inouïe de passer de la fiction dans le réel politique et où la répétition d’un quintette ne serait qu’une vraie création musicale. À deux pas du Centre Pompidou, monument décrié du fait peut-être de sa non-conformité à l’esprit haussmannien, stature imposante et regard d’Argus, Alain Fleischer, après avoir déposé sur la table du café un exemplaire de Gauguin dans la maison du Jouir (éd. du Huitième Jour, 2010), libère une parole où perce un savant mélange de grave lucidité et d’émerveillement enfantin.

Pour quelles raisons votre nouveau roman repose-t-il sur une réflexion phénoménologique du processus d’imitation ?
Disons que ça renvoie à ce sentiment persistant selon lequel la société en général, aussi bien des êtres particuliers que je peux observer que ce que je perçois du monde à travers la presse, la télévision, vit dans une sorte d’imitation continue. Et que même les sentiments a priori les plus forts, comme le malheur et le bonheur, peuvent être imités. Certains fondent une famille, font des enfants, vivant dans l’imitation d’une image stéréotypée du bonheur familial. Lors de la victoire de l’équipe de France de football en 1998, je me suis, fort heureusement, senti exclu du « On a gagné ». Ce « on » collectif est effrayant. Qu’est-ce qu’ « on » a gagné ? Cette démonstration de joie...

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