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juillet 2011 | Le Matricule des Anges n°125 | par Sophie Deltin

« Ouvrez les yeux et les oreilles », telle est l’une des paroles que Walter Benjamin nous a léguée dans ses livres et sa vie même. Réédition de cinq ouvrages du philosophe allemand.

Homme de tous les masques – nouveau romantique, matérialiste pur et dur, théologien juif, penseur messianique – Walter Benjamin, né à Berlin en 1892 et condamné à l’exil dès 1933 jusqu’à sa mort tragique à Port-Bou à l’âge de 48 ans, a laissé dans l’inachèvement une œuvre prolifique, originale et si variée que même au cœur d’un seul ouvrage, l’on reste frappé par la multiplicité hétérogène de ses centres d’intérêts. Cette pente naturelle d’une curiosité insatiable le fait passer d’un sujet l’autre, ou mettre en rapport des événements les plus éloignés, qu’ils soient extravagants, méconnus ou ordinaires. Pour autant, cette dispersion ne l’empêche pas de venir et de revenir sur les mêmes textes, jusqu’à en rédiger plusieurs versions, preuve que Benjamin n’en a jamais fini avec un thème qu’il peut explorer jusqu’à l’obsession, l’approfondissement de sa réflexion jouant de ces échos démultipliés. « Aller en profondeur, expliquera-t-il à Brecht à propos de son travail sur Kraus, est ma façon de me rendre aux antipodes ». Certes, moins pour créer l’antinomie que pour en dissoudre les fausses évidences, en détecter les secrètes lignes de faille. De sorte que, fût-ce souterrainement, tout entre en résonance dans son œuvre rhapsodique, tel est du moins ce que suggère la lecture de ces cinq livres aujourd’hui réédités par les éditions Christian Bourgois.
Le génie de Walter Benjamin se loge dans son regard : avide, attentif à tout, il a la porosité du papier buvard de ces cahiers d’écolier que l’écrivain aime à évoquer. Voyageur, flâneur, collectionneur, rêveur, traducteur ou mangeur de haschich, l’homme absorbe et se nourrit de tout ce qu’il voit : c’est bien d’une perception du monde aux aguets dont témoigne son écriture fragmentaire, scintillante d’éclats, si puissante dans l’image ou la formule sibylline. D’où cet art tout à la fois énigmatique et lumineux, qui cernant au plus près sa propre expérience, nous en restitue ensuite – mais à la faveur d’une étrange alchimie – une vision nette et épurée, on aimerait dire : intacte. Chez Benjamin, le lecteur a toujours l’impression bienheureuse que les mots, loin de simplement transcrire le monde, le révèlent bien plutôt, le surprennent même, comme s’ils lui montraient ce qu’il ne savait pas de lui. Il y bien là un genre de magie, de sortilège, qui suppose de s’être confronté à la face cachée et rebelle des mots (« Plus on considère un mot de près, plus il vous regarde de loin » dit-il en citant le mot de Kraus) autant qu’à la résistance du réel même. Dans Images de pensée, on trouve formulée l’expérience fascinante de ce paradoxe : « Trouver des mots pour ce qu’on a devant les yeux – comme cela peut être difficile. Mais lorsqu’ils viennent, ils frappent le réel à petits coups de marteau jusqu’à ce qu’ils aient gravé l’image sur lui comme sur un plateau de cuivre. (…) l’image se dégage alors du vécu trop aveuglant, avec des bosselures dures et des ombres profondes » (« San Gimignano », dédié à Hugo...

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