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Dossier Georges Perros
En toute amitié, 2

juillet 2011 | Le Matricule des Anges n°125

En quoi Georges Perros est-il pour vous une sorte de moraliste modeste ?

Il est très difficile d’être modeste. Impossible. Se lever le matin est acte d’orgueil. À partir de cette verticalité imposée, il ne reste plus qu’à payer de sa personne. » Il est des écrivains – un certain nombre, tout de même – qui semblent se dissimuler derrière leurs livres, obligent le lecteur à entrouvrir, puis écarter des rideaux successifs avant de croire apercevoir quelque chose comme une silhouette, un motif, une intention première – ou dernière. Et puis ceux, les quelques, qui payent de leur personne, dont la main à plume troue les cloisons pour venir à votre rencontre, qui investissent aussitôt la pièce dans laquelle vous vous trouvez, ou dont on croit percevoir la présence par-dessus notre épaule tandis que nous les lisons. Même si l’on s’en tient à son œuvre « pré-posthume » (à cette demi-douzaine, à peine, de recueils de poèmes et de notes) – très inférieure, donc, en volume à la masse des correspondances et marginalia publiés après sa mort – Georges Perros est évidemment de ceux-là. Chez et pour ce faiseur de notes, qui disait n’écrire que dans les marges d’un livre absent, la note est bâtarde, orpheline par définition, à la fois contingente et réfléchie, paresseuse et impatiente, rouée et candide, imprévisible et attendue. Elle ne peut se déployer que par diffraction, en amorces, en hameaux. Chemin de traverse et seul sentier possible. Si elle atteint à la complétude, c’est par inachèvement cumulé. Et, guettée par l’aphorisme, qui signerait sa perte, elle se retouche à l’infini de peur d’être fixée, gravée, commence par enfiler une « camisole de faiblesse » et finit par sortir nue. « Une note, ça ne s’écrit pas. Ça n’a pas de destin. La note, c’est comme un billet que vous prendriez pour Istambul, vous voilà dans un train, qui s’avère très vite n’être pas le bon, et qui vous laisse en pleine campagne à trois kilomètres de chez vous, où vous n’avez plus qu’à retourner à pied… » Perros n’aura fait que cela, battre sa coulpe et la campagne, se frayer, par la note, un chemin dans le maquis des journées, en s’aidant pour cela de la canne d’une morale roborative, ambulante ou sédentaire, dont le bout ferré lance des étincelles sur sol caillouteux, s’enfonce d’autres fois en terrain meuble, selon les circonstances. « Dire je est incomparablement plus modeste que dire nous. »


Gilles Ortlieb

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