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Événement & Grand Fonds Mourir à Luang Prabang

septembre 2011 | Le Matricule des Anges n°126 | par Thierry Guichard

Patrick Deville poursuit son exploration du monde par l’Histoire, la géographie et la littérature. Après le Nicaragua, l’Amérique centrale et l’Afrique, l’écrivain a mis le cap sur une partie de l’Asie où le paradis a donné naissance à l’enfer. Un monument.

Un crabe vivant qu’on jette dans une marmite d’eau bouillante : s’il considère que les crabes ne connaissent pas la douleur, c’est l’image que le lecteur se fait de lui-même en entrant dans le nouveau livre de Patrick Deville. C’est peu de dire qu’on est dépaysé. Plongé d’un coup dans le Cambodge des Khmers rouges, ballotté entre aujourd’hui et hier, ici, là-bas et ailleurs (Arusha où s’instruit le procès rwandais, La Haye où l’on juge les généraux croates, Lima où c’est Fujimori qui doit rendre des comptes) par une phrase serrée comme le corset d’une fille à marier, le lecteur suffoquerait presque. La mousson de références (historiques, politiques) qui lui tombent dessus, le met en condition ; il pénètre un monde d’une richesse exorbitante où la nature dévoile ses beautés et l’homme ses horreurs. Il faut moins de dix pages à Patrick Deville pour nous faire ressentir, par cette profusion de faits, ce que lui-même a ressenti au cours d’un périple en autocar quand une violente intempérie a contraint à l’arrêt du bus : « L’orage s’écroule sur le hangar en tôle. Nous sommes une dizaine de naufragés assis sur des bancs, quelque part sur cette planète comme une grenade dégoupillée dans la main d’un dieu idiot et distrait. » Bienvenue en Kampuchéa !

Patrick Deville rêve d’une caméra qui pourrait filmer en même temps un paysage et son histoire. Belle invention qui résume le projet de l’écrivain.
L’écrivain se rend à Phnom Penh pour y suivre un temps un autre procès : celui de Douch, Khmer rouge accusé de crime contre l’humanité. Sans jeu de mot, ce sera le fil rouge du livre. Un visa pour entrer en ces terres d’Asie, cartographiées au mitan du XIXe siècle mais dont la géographie et l’Histoire restent pour nous assez peu lisibles. Dans ce chaos exotique, Deville se donne une borne : l’exploration historique a son point zéro, son année zéro et son christ. Ce sera Henri Mouhot, explorateur français, le premier à découvrir les temples d’Angkor en 1860. Il n’aurait pas été simple de faire l’histoire de Kampuchéa en partant de cette découverte et en remontant le fil du temps jusqu’au procès de Douch. Mais ç’aurait été une facilité. Le temps, ici, semble comme les fleuves que l’écrivain emprunte durant plusieurs jours, naviguant à bord de pirogues à moteur, dans un paysage de brumes et de brouillard, d’eau opaque sous la coque et au-dessus. Méandres géographiques, méandres historiques.
Fidèle à sa manière inaugurée avec Pura Vida (Seuil, 2004) qui s’attachait à l’Amérique centrale sous prétexte de narrer les aventures de William Walker et poursuivie avec Équatoria où c’était la dépouille de l’explorateur Brazza qu’il suivait à travers le continent africain, Patrick Deville enchevêtre la géographie et l’Histoire, décrit l’une pour évoquer l’autre, dans de courts chapitres qui sont autant de sauts dans l’espace et le temps. Pas de linéarité des voyages, mais des allers-retours entre le Cambodge, le Laos, la frontière birmane et les...

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