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Dossier Yves Charnet
Toréer l’absence

mai 2013 | Le Matricule des Anges n°143 | par Thierry Guichard

Fils sans père, nourri à la poésie, à la chanson populaire et à la culture communiste, Yves Charnet a aiguisé sa sensibilité romantique et anachronique sans quitter une âme d’enfant meurtri. De la Nièvre aux arènes de Séville.

C’est sur les quais du Canal du midi à Toulouse, avant la gare quand on vient des terres taurines du biterrois. Un immeuble face à un pont contre lequel des SDF ont installé leur camp. On n’y entre pas facilement, la technologie sécuritaire imposant de taper un code dont notre hôte a oublié, ou jamais su, l’ordre des chiffres. Peu importe, un voisin nous ouvre. On grimpe à l’étage et quand la porte de l’appartement s’ouvre, on est accueilli par Antonin Artaud, Gérard de Nerval, Michel Leiris et Yves Charnet le seul qui bouge encore, les autres étant épinglés au mur de l’entrée. L’auteur de Proses du fils est du genre à embrasser ses invités. S’il n’était pas né au nord de la Garonne, il le ferait avec de grandes tapes dans le dos et des exclamations à décrocher les toiles d’araignées. Mais l’homme est né à Nevers, en 1962, et ni l’accent ni les mœurs de la Nièvre ne se prêtent à de bruyantes marques d’affection. Alors il embrasse en même temps qu’il semble s’en excuser. On a lu dans Le Divorce qui vient de paraître que son appartement (il l’appelle « la péniche » en raison d’un hublot qui joue le rôle de fenêtre dans sa cuisine) était encombré de revues, journaux, livres et vêtements jetés au sol. Ce que l’on voit en entrant confirme ce qu’on savait déjà : Yves Charnet est autobiographe. La description des lieux dans son dernier livre est fidèle à ce qu’on découvre : un fouillis immense dans le salon, un fouillis immense dans la chambre, un tas imposant de vêtements jetés au sol dans l’autre chambre, comme dégringolés d’une bibliothèque en cours de montage depuis des années. Seule pièce épargnée : la cuisine. Mais celle-ci ne dispose pas même d’un frigo et l’on se doute que les repas pris ici sont peu fréquents. « Si vous voulez faire mon portrait, alors faites celui de mon appartement. C’est tout moi. » Remarque assez juste au demeurant : notre hôte, croisé en de multiples festivals ou lectures, est bien à l’image des lieux qu’il occupe. Débordant (d’affection, de désirs, d’angoisses), adepte de la digression désordonnée, impudique dans son écriture comme dans l’exposition de ses failles. Mais aux murs trois bibliothèques, solides et rangées, apportent leur contraste. La plus grande est consacrée à la poésie. À côté d’elle, ce sont les livres d’art (Cézanne, Van Gogh, très largement représentés). Face à la poésie, plus modeste mais tout aussi bien tenue, la bibliothèque tauromachique. « La poésie, l’art, la tauromachie, ce sont les trois choses qui me tiennent en vie. » On verra, plus tard, à l’heure dépassée du déjeuner, que la gastronomie pourrait faire figure de quatrième pilier : normal, son grand-père maternel, métayer auvergnat était devenu un excellent cuistot et un hôtelier à Tulle où il fera faillite.
Posé à l’angle de deux murs, le drapeau rouge du Front de Gauche rappelle que notre hôte soutient « l’illusion Mélenchon, qui est la seule qui nous reste. »
C’est donc à Nevers qu’Yves Charnet vient au monde. Pas de père,...

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