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Dossier Yves Charnet
À bout de souffle

mai 2013 | Le Matricule des Anges n°143 | par Thierry Guichard

Porté par un élan lyrique dont la phrase ne cesse de rogner les ailes, Yves Charnet descend toujours plus nu dans l’arène. Comme s’il s’y déroulait là une autopsy à rebours : l’examen ante-mortem de lui-même. Malgré tout.

Il avait été convenu, au sortir de « la péniche » toulousaine, que l’entretien s’achèverait par écrit. Pour se donner le temps, mais aussi parce que la voix d’Yves Charnet est comme ses phrases : elle peut s’interrompre d’un coup ou s’éteindre sous une forme de ricanement alors que son interlocuteur attend encore la suite. C’est comme si la bouche de l’écrivain, tel Saturne dévorant ses enfants, était chargée de manger un certain nombre de syllabes qu’elle profère. Surtout, l’écriture est un véhicule plus apte à descendre dans la fabrique de littérature que l’entretien oral. Parce que ce dernier suppose un interlocuteur dont la présence détourne immanquablement l’écrivain de son sujet. Yves Charnet est ainsi fait, qu’à peine l’autre rencontré, il veut en faire un frère. Alors, c’est la relation à l’autre qui l’emporte sur le sujet même de l’entretien : l’écriture, la vie.

Yves Charnet, que vous écriviez sur des matadors (Juan Bautista, Julien Lescarret) ou des écrivains (Maurice de Guérin), c’est toujours sur vous que vous écrivez. L’autobiographie, bon qu’à ça ? Ou comment expliquez-vous ce besoin de se raconter ?
« Se raconter » dites-vous. S’inventer, plutôt. Ça ne commence pas par un « moi » qui serait déjà-là et dont on prendrait une photo de mots, tirerait le portrait littéraire. Ça commence par le manque, l’absence, le défaut. Ça commence par une dérobade du « moi ». Son effondrement ou sa disparition. C’est le malentendu fondamental concernant, depuis toujours, toutes les « écritures de soi » – de l’autobiographie à l’autofiction – et au-delà. Il ne s’agit surtout pas de se complaire narcissiquement dans le redoublement d’une identité déjà constituée, mais bien de donner forme, tenter de le faire, à ce moi furtif, ce moi volé, ce moi soufflé. Quelles figures langagières pour ce sujet fantôme se cherchent dans sa langue maternelle ? C’est une enquête sur un moi perdu qui me paraît, à la fin, constituer le sens profond d’une telle quête. Il s’agirait de se faire enfin apparaître dans la langue, les mots, les livres. « Guillaume, il serait tant que tu viennes » serait, par exemple, la formule-Apollinaire d’une telle requête. Donc ce serait, pour vous répondre, toujours vers (plutôt que sur) « moi » que j’écrirai. Que je m’y risque en partant d’un autre, d’un double choisi (le torero, le poète) ou en cherchant l’autre en moi – l’intime altérité de ma propre identité (au sens nervalien du « je suis l’autre » et/ou rimbaldien du « je est un autre »).
Ce que vous appelez « le besoin de se raconter » deviendrait, dans cette perspective, une nécessité vitale de se fabriquer, se faire naître, s’engendrer. Quelque chose comme ça. Ce geste poétique s’originerait, en ce qui me concerne, dans l’absence d’origines qui définit la situation même du bâtard, ce sujet venu de nulle part. Cet infans sans famille, sans filiation, dés-afilié. C’est assez vous dire qu’on ne choisit pas sa forme. Personne, aucun d’entre nous. Qu’on...

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