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Domaine étranger L' Homme vertical

mai 2013 | Le Matricule des Anges n°143 | par Franck Mannoni

L' Homme vertical

L’HOMME VERTICAL
dE DAVIDE LONGO
Traduit de l’italien par Dominique Vittoz, Stock, 411 p., 22

Le roman de Davide Longo n’est pas une fiction post-apocalyptique. Ici, pas d’explosions thermonucléaires ou de cataclysmes environnementaux. Juste une lente dégradation du climat mondial : la finance fait faillite, les nations se replient, les voyages sont interdits, Internet est coupé et la xénophobie a force de loi. Dans les villes comme à la campagne des bandes criminelles rôdent et des réfugiés tentent de passer les frontières sans être abattus ou torturés. Dans ce monde en ruine, Leonardo, un universitaire déchu, se lance dans un périlleux voyage avec ses deux enfants pour gagner la Suisse. Au-delà de l’aventure humaine et des scènes insoutenables qui rappellent les pires heures des conflits globaux, Davide Longo pose la question de l’utilité de l’art lorsque la civilisation s’effondre, lorsque « lire s’apparente à la dernière volonté extravagante d’un condamné à mort ». Son personnage y répond de manière provocante : « Les livres sont toujours inutiles ». Une sentence démentie tout au long du récit par un espoir tenace et des références permanentes aux écrivains, aux peintres et aux musiciens. Comme si le moindre événement trouvait toujours un écho capable de l’expliquer, de le sublimer ou tout simplement de le rendre supportable. Surgissent au cœur du chaos Un cœur simple de Flaubert, La Mort d’Ivan Ilitch de Tolstoï et les œuvres de Thomas Bernhard, à parcourir en écoutant Les Variations Goldberg interprétées par Glenn Gould. Un mode de vie qui nécessite un effort permanent. Leonardo mène une lutte intérieure pour ne pas perdre son humanité : « Il fut effrayé de la facilité avec laquelle il avait formulé cette pensée. Un an plus tôt, les mêmes traces (de sang) l’auraient fait penser à Basquiat ou à la grotte de Lascaux ». En refusant les effets spectaculaires, Davide Longo ne fait qu’extrapoler à partir d’une situation de crise existante. Il décrit une évolution critique possible, en insistant sur la fragilité des équilibres. Pour lui, la civilisation ne va pas de soi : « Il en faut peu pour pencher d’un côté ou de l’autre ».

Franck Mannoni

Le Matricule des Anges n°143 , mai 2013.
LMDA papier n°143
6,50 
LMDA PDF n°143
4,00