La lettre de diffusion

Votre panier

Le panier est vide.

Nous contacter

Le Matricule des Anges
ZA Loup à Loup 83570 Cotignac
tel ‭04 94 80 99 64‬
lmda@lmda.net

Connectez-vous avec les anges

Vous n'êtes actuellement pas identifié. Pour pouvoir commander un numéro, un abonnement ou bien profiter, en tant qu'abonné, des archives en ligne, vous devez vous connecter avec votre compte.

Retrouver un compte

Vous avez un compte mais vous ne souvenez plus du mot de passe ? Vous êtes abonné-e mais vous vous connectez pour la première fois ? Vous avez déjà créé un compte, peut-être, vous ne savez plus trop ?

Créer un nouveau compte

Vous inscrire sur ce site Identifiants personnels

Indiquez ici votre nom et votre adresse email. Votre identifiant personnel vous parviendra rapidement, par courrier électronique.

Informations personnelles

Pas encore de compte?
Soyez un ange, abonnez-vous!

Vous ne savez pas comment vous connecter?

Domaine étranger La Cinquième impossibilité

mai 2013 | Le Matricule des Anges n°143 | par Thierry Guinhut

La Cinquième impossibilité

Nul n’ignore que la Roumanie est riche d’écrivains, qui plus est prodigieusement curieux des autres plumes qui les ont précédées et les nourrissent. Ainsi, Norman Manea, romancier de la mémoire et de l’identité avec La Tanière, ajoute à la maîtrise de sa langue narrative celle de l’essai, avec douze analyses pertinentes de ses aînés et de ses pairs, dont évidemment celle du cruel pessimiste qu’est Cioran. En natif d’une Europe centrale tourmentée (il est né en 1936), enfant juif qui connut la déportation et les camps, jeune homme qui subit le communisme, « les lectures allaient (le) sauver de l’abrutissement qu’instaurait la langue de bois de la dictature ». Méditations cosmopolites et cultivées, depuis Ionesco, son compatriote en « Rhinoroumanie  », jusqu’à l’Argentin Sabato, les Italiens Magris et Tabucchi, les Américains Saul Below et Philip Roth… Car « dans les épreuves de la vie – et de la création – l’œuvre des grands artistes peut nous fortifier ».
Attentif à la « Bibliothèque de l’Holocauste », il scrute les destins d’Anne Frank, de Selma Meerbaum, poétesse de 18 ans jetée aux chiens par les nazis. Le texte le plus fouillé est celui qu’il consacre aux poètes Celan et Fondane, parce qu’ils touchent aux rapports contrariés avec la langue. De même, s’il conclut avec Kafka, énigme et pierre de touche, c’est pour ajouter à ses « impossibilités d’écrire », « la cinquième impossibilité  », celle de l’expatriation…
Emportant avec lui la « maison de l’escargot rou-main », sa langue toujours choyée, qui « est son placenta », il entre avec respect dans ces dépôts de tragédies et d’amitiés que sont les livres de ses auteurs de prédilection, cette « parentèle secrète ». En ces essais, il dit « je », dispersant des bribes d’autobiographie et d’exil jusqu’aux États-Unis où il enseigne les littératures européennes, il reste à l’écoute du « bruit protéique et pérenne dans l’unité de l’art authentique ».

Thierry Guinhut

La cinquième impossibilité
de Norman Manea
Traduit du roumain par Marily Le Nir et Odile Serre
Seuil, 276 pages, 22

Le Matricule des Anges n°143 , mai 2013.
LMDA papier n°143
6,50 
LMDA PDF n°143
4,00