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Domaine français Peine perdue

novembre 2013 | Le Matricule des Anges n°148 | par Thierry Cecille

Le Tricard : Chronique du dehors d’un interdit de séjour

Jean-Marc Rouillan, membre d’Action directe, est condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité. Après vingt-cinq ans d’emprisonnement et une année sous surveillance électronique, il obtient enfin, le 18 mai 2012, une liberté – ô combien ! – conditionnelle. C’est autour de ce jour fatidique (il est bien question de destin) que se construit cette « chronique du dehors d’un interdit de séjour  ». Celui qui désormais signe Jann-Marc Rouillan veut donner de la voix, trouver des mots pour l’incarcéré qu’il ne cesse d’être une fois dehors – et ceux qui y sont restés. Il invente donc une sorte de vers libre, au rythme changeant, mêlant longues phrases et propositions hachées, accumulant les parenthèses souvent révélatrices, les points de suspension (du souffle, de la pensée) et refusant les majuscules, comme si celles-ci étaient le signe d’un Pouvoir qu’il hait et pourfend. Bien sûr quelques pages sont convenues – contre le capitalisme criminel et les démocraties (menteuses) qui en sont complices, contre la (fausse) gauche hollandienne qui valse entre démagogie et réaction. Mais nous entendons le plus souvent une sorte de chant âpre, qui dit la combativité désespérée, la nostalgie violente de l’émancipation – que dessinent également les dessins (sur des reproductions de décisions judiciaires concernant Rouillan) de Marie-Claire Cordat. Rouillan se souvient de jadis, « un temps précis entre un passé véritable et un possible futur » et détecte la guerre invisible dans la France d’aujourd’hui, que filment discrètement les caméras de surveillance. Il ne cesse de rappeler que « la barbarie  » n’est pas toujours du côté que l’on croit, et s’essaie à une nouvelle vie, paradoxalement installé en « facholand ». Il lui faudra pour cela bien de l’énergie, car il demeure conscient du piège : « plus ils disent me libérer. / plus je sens cette perte de la (vraie) liberté ».

Thierry Cecille

Le Tricard
de Jann-Marc Rouillan
Al Dante, 143 pages, 15

Peine perdue Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°148 , novembre 2013.
LMDA papier n°148
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